Manuel Valls hué puis applaudi au congrès de la FNSEA

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Manuel valls defend le produire et manger francais au congres de la fnsea[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

SAINT-ETIENNE (Reuters) - Le Premier ministre Manuel Valls a été accueilli jeudi par des sifflets, des huées et des cartons rouges au Congrès national de la FNSEA, le principal syndicat agricole français, à trois jours du deuxième tour des élections départementales.

Mais le premier chef de gouvernement socialiste à participer à un congrès de la FNSEA est reparti sous les applaudissements en défendant le "produire et manger français".

Manuel Valls a été interpellé à Saint-Etienne avec son ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll sur la Politique agricole commune, le poids des normes et les réglementations jugées trop bureaucratiques, notamment sur l'environnement.

"Produire et manger français, c'est essentiel, en s'appuyant sur la qualité, les filières de notre agriculture. Il faut que les agriculteurs reprennent confiance. Nous sommes en train de le faire malgré les difficultés, notamment l'embargo russe, nous allons y arriver" a-t-il assuré.

Il a promis aux agriculteurs une harmonisation des normes qui régissent leurs filières avec celles des pays européens d'ici la fin de l'année.

Le Premier ministre a également dénoncé l'attitude de la grande distribution dans la crise que traverse le monde rural, en annonçant la tenue, le 31 mars prochain, d'une table ronde avec l'ensemble des acteurs de la filière porcine et les représentants de la grande distribution.

"La grande distribution doit accepter des hausses de prix. Les distributeurs bénéficient du CICE et du pacte de solidarité et de responsabilité", a-t-il dit. "Il ne faudrait pas qu'ils essayent de les toucher deux fois en tant qu'employeurs et en tant qu'acheteurs. Je ne l'accepte pas."

Les agriculteurs, par la voix du président de la FNSEA Xavier Beulin, ont interpellé le gouvernement sur ses décisions en matière de politique écologiste.

"Pendant combien de temps allez-vous donner des gages improbables aux Verts ?" a-t-il dit, se disant persuadé "qu'on assiste actuellement à la fin de l'écologie politique".

"Les agriculteurs sont les meilleurs écologistes de notre pays", leur a répondu Manuel Valls.

Il a ajouté que le retour de la croissance en 2015 devait profiter aussi aux agriculteurs et à l'agroalimentaire.

Le Premier ministre s'est félicité à la sortie du congrès "d'être dans le top 5 des hommes politiques les plus populaires parmi les agriculteurs et le premier à gauche".

Les congressistes, comme Christophe, 41 ans, éleveur dans la Loire, attendent la traduction de ce discours en actes.

"Maintenant, on attend des actes", a-t-il précisé.

(Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)