Plusieurs groupes islamistes impliqués dans l'attentat de Tunis

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Plusieurs groupes islamistes impliques dans l'attentat du bardo[reuters.com]
(Crédits : Zoubeir Souissi)

TUNIS (Reuters) - L'attaque de la semaine dernière contre le musée du Bardo à Tunis a été préparée par une cellule d'une vingtaine de militants islamistes liés à plusieurs organisations djihadistes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont annoncé jeudi les autorités tunisiennes.

Le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, a précisé que 80% de ses 23 membres présumés avaient été arrêtés dans le cadre de l'enquête sur la tuerie du 18 mars fatale à 20 touristes étrangers.

L'opération a été revendiquée par l'organisation Etat islamique. Mais le ministre tunisien a précisé que la cellule était liée à Okba Ibn Nafaa, un groupe implanté dans le secteur du mont Chaambi, à la frontière algérienne, et à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et a ajouté que la plupart de ses membres provenaient des rangs de l'Ansar al Charia, organisation apparue dans la foulée du "printemps arabe" de 2011.

Historiquement, l'Okba Ibn Nafaa était lié à la direction algérienne d'Aqmi mais a publié récemment des déclarations ambiguës sur l'Etat islamique. Et les frontières entre les groupes militants d'Afrique du Nord liés à Aqmi ou l'Etat islamique ont tendance à s'estomper.

"L'Etat islamique n'a pas de structure en Tunisie, mais leur idéologie attire et inspire", soulignait en début de semaine une source proche des services de sécurité.

Le gouvernement de Tunis estime que plus de 3.000 Tunisiens sont allés se battre en Syrie et en Irak. Un demi-millier d'entre eux sont rentrés en Tunisie, où le gouvernement redoute qu'ils ne commettent des attentats. D'autres filières se sont mises en place vers la Libye voisine.

Quatre ans après la "révolution du jasmin" qui a balayé le régime de Zine ben Ali et lancé le mouvement des "printemps arabes", la Tunisie est présentée comme l'exemple d'une transition politique réussie dans le monde arabo-musulman, que fragilise l'attaque du Bardo.

Plusieurs dirigeants occidentaux, dont François Hollande et le président du Conseil italien Matteo Renzi, sont attendus dimanche à Tunis pour un rassemblement de solidarité.

(Patrick Markey et Tarek Amara; Henri-Pierre André pour le service français)