Wall Street devrait continuer à faire du surplace

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Nouvelle semaine de pause en vue sur les marches americains[reuters.com]
(Crédits : © Brendan Mcdermid / Reuters)

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - Wall Street risque de faire du surplace la semaine prochaine avec des investisseurs qui vont attendre les chiffres de l'emploi du mois de mars sans pouvoir tout de suite réagir à ces derniers en raison du Vendredi Saint.

Ces chiffres doivent être publiés vendredi à 12h30 GMT or Wall Street, comme la plupart des Bourses occidentales, sera fermée ce jour là.

D'après les économistes interrogés par Reuters, le département du Travail devrait annoncer en fin de semaine 244.000 créations d'emplois aux Etats-Unis le mois dernier.

Si ce chiffre est confirmé, mars sera le treizième mois consécutif caractérisé par plus de 200.000 créations d'emplois, une série inédite depuis 1994-95. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, seules deux séries ont été encore plus longues, 14 mois en 1976-77 et 15 en 1983-84.

Comme l'un des deux mandats de la Réserve fédérale consiste à assurer les conditions du plein emploi, des bons chiffres en matière de créations de postes ne peuvent que l'inciter à aller vers une première hausse des taux d'intérêt depuis 2006, dont le calendrier hante l'esprit des intervenants de marché.

Vendredi, Janet Yellen, présidente de la Fed, a laissé entendre que la banque centrale américaine relèverait vraisemblablement ses taux d'intérêt plus tard cette année et ce même avant que l'inflation ou la hausse des salaires soient revenues à des niveaux jugés complètement satisfaisants.

Mais elle a également dit, dans l'esprit de ce que la Fed a souligné à l'issue de sa décision de politique monétaire du 18 mars, que la banque centrale pourrait être amenée à temporiser si l'inflation ou la hausse des salaires n'évoluaient pas selon ses projections.

Les incertitudes concernant la date de hausse des taux pèsent sur Wall Street, suscitant des accès de volatilité et mettant plus l'accent que d'habitude sur le moindre indicateur susceptible d'influer la décision de la Fed.

IMPACT DU DOLLAR

Depuis le début de l'année, le S&P-500, qui reste certes non loin de ses records historiques, n'affiche qu'un gain de 0,10% et l'indice de volatilité VIX du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", est à un pic de plus de deux ans.

Sur l'ensemble de la semaine écoulée, le Dow Jones a perdu quelque 2,3%, le S&P-500 2,2% et le Nasdaq 2,7%, les trois indices effaçant essentiellement les gains de la semaine précédente.

Aux interrogations sur la prochaine décision de la Fed s'ajoute les craintes des acteurs de marché de voir la hausse du dollar, alimentée par la perspective d'un tour de vis monétaire, peser sur les bénéfices des entreprises.

Les analystes financiers continuent ainsi à revoir à la baisse leurs projections en la matière sans avoir des données très précises sur l'impact du billet vert.

"Nous sommes dans une sorte de vide d'informations. La saison des résultats n'a pas encore commencé (...) donc nous observons une sorte de pause", a déclaré Mark Luschini, chargé de la stratégie investissements chez Janney Montgomery Soctt.

Comme à chaque fois, la saison des résultats commence officieusement le 8 avril, avec les chiffres d'Alcoa.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)