Le Premier ministre Omar al Hassi destitué par le CGN à Tripoli

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Le premier ministre de tripoli destitue par le congres general national[reuters.com]
(Crédits : © Ismail Zetouni / Reuters)

TRIPOLI (Reuters) - Le parlement rétabli à Tripoli l'an dernier par les miliciens de l'Aube libyenne a destitué le Premier ministre Omar al Hassi, dont le gouvernement n'est pas reconnu par la communauté internationale.

Le porte-parole du Congrès général national (CGN), Omar Houmaïdan, a justifié cette décision par "le manque de résultats du gouvernement de salut national", ajoutant que plusieurs ministres s'étaient plaints de cette situation.

La Libye a actuellement deux gouvernements et deux parlements rivaux. Reconnu internationalement, celui du Premier ministre Abdallah al Thinni s'est réfugié dans l'est du pays à la suite de la prise de Tripoli par les miliciens de l'Aube libyenne en août dernier.

La Chambre des représentants élue en juin dernier a également trouvé refuge dans l'Est, à Tobrouk.

Omar Houmaïdan a précisé que de nombreux ministres menaçaient de démissionner si Omar al Hassi conservait son poste. Sa destitution a finalement été adoptée au CGN par 74 voix sur 89.

"L'adjoint d'Al Hassi, Khalifa Mohamed Ghouaïl, a été chargé de diriger le gouvernement dans l'attente de la désignation d'un nouveau Premier ministre par le CGN", a dit à Reuters le député Abdelkader Al Haouaïli. Cette désignation devrait intervenir d'ici un mois, a-t-il précisé.

Le départ d'Al Hassi est interprété par certains observateurs comme un point positif en vue de la conclusion d'un accord avec le parlement de Tobrouk et de la constitution d'un gouvernement d'union.

"Le gouvernement de salut national est toujours aux commandes (à Tripoli) et la destitution d'Al Hassi pourrait être le premier pas vers un gouvernement d'union", a d'ailleurs lui-même estimé Omar Houmaïdan.

Les négociations sous l'égide de l'Onu entre les deux parties, dont la dernière session en date s'est déroulée la semaine dernière au Maroc, ont été entravées par la poursuite des combats sur le terrain.

Les Nations unies ont salué mardi la décision des miliciens de l'Aube libyenne de retirer leurs forces qui stationnaient près des deux grands ports pétroliers de Ras Lanouf et Es Sider. Ces troupes se sont repliées sur la ville de Syrte où elles doivent faire face aux djihadistes qui se sont ralliés à l'Etat islamique (EI).

La compagnie pétrolière libyenne NOC (National Oil Company) a annoncé la prochaine réouverture des ports de Ras Lanouf et Es Sider, fermés en raison des combats.

(Ahmed Al-Umami et Aziz El Yaakoubi, Guy Kerivel pour le service français)