Un nouveau coup de pouce monétaire est anticipé en Chine

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PEKIN (Reuters) - Les indices PMI manufacturiers et des services publiés mercredi attestent d'une atonie persistante de la deuxième économie mondiale en mars et la perspective d'un nouveau coup de pouce monétaire pour empêcher un ralentissement encore plus marqué pourrait s'en trouver renforcée.

L'indice des directeurs d'achats (PMI) officiel publié par le Bureau national de la statistique a cependant progressé à 50,1 en mars contre 49,9 en février et 49,7 attendu. L'indice dépasse à peine la barre des 50 qui délimite la croissance de la contraction de l'activité, ce qui laisse penser que l'activité industrielle est poussive.

Une autre mesure de l'activité manufacturière parue le même jour, l'indice PMI HSBC/Markit, est ressortie à 49,6, un peu mieux qu'une estimation "flash" de 49,2, mais encore en deçà de la démarcation des 50.

L'indice officiel repose sur un échantillon de grandes entreprises publiques ou semi-publiques, tandis que l'indice HSBC s'appuie sur un échantillon de PME soumises à des tensions plus aigües, comme des coûts de financement plus élevés.

L'indice PMI officiel des services a reculé à 53,7 en mars contre 53,9 en février, égalant son plus bas d'un an inscrit en janvier.

"La demande, tant locale qu'extérieure, reste atone et donc les entreprises industrielles ressentent une certaine pression", dit Zhao Qinghe, analyste d'un centre d'études proche du Bureau de la statistique.

Le secteur des services a été le seul à se distinguer au sein d'une économie chinoise en phase de ralentissement l'an passé mais les indicateurs d'activité ont été irréguliers ces derniers mois et l'on craint à présent que le secteur tertiaire subisse lui aussi les retombées du manque de dynamisme général.

D'autres indicateurs parus depuis le début de l'année attestent de ce manque d'allant de l'économie chinoise en dépit de deux baisses des taux depuis novembre, d'une réduction du coefficient des réserves obligatoires et des tentatives répétées de la Banque populaire de Chine de faire baisser les coûts de financement.

Entravée par un marché immobilier en panne, les surcapacités industrielles et une dette régionale lourde, la croissance de la Chine est attendue aux alentours de 7% cette année, soit à un plus bas d'un quart de siècle, après 7,4% en 2014.

Certains économistes voient la croissance tomber à moins de 7% au premier trimestre; elle serait alors la plus faible depuis le premier trimestre 2009, où elle était tombée à 6,6%.

(Kevin Yao, Wilfrid Exbrayat pour le service français)