Les dirigeants de Lufthansa et Germanwings sur le site du crash

reuters.com  |   |  515  mots
Les dirigeants de lufthansa et germanwings sur le site du crash[reuters.com]
(Crédits : Jean-Paul Pelissier)

par François Révilla

LE VERNET, Alpes-de-Haute-Provence (Reuters) - Le président du directoire de la Lufthansa a déclaré mercredi qu'il faudrait encore longtemps pour comprendre les circonstances à l'origine du crash de l'Airbus 320 de Germanwings la semaine passée dans les Alpes françaises.

"Chaque jour, nous en apprenons un peu plus sur les causes de l'accident. Mais il s'écoulera encore du temps avant que nous comprenions exactement ce qui a pu se passer", a indiqué Carsten Spohr au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence).

Le président de la Lufthansa s'exprimait en compagnie de son homologue de Germanwings, la filiale low-cost de la compagnie allemande, avec lequel il est venu s'incliner devant la stèle érigée dans ce village en hommage aux 150 victimes du crash.

A l'issue de sa déclaration, il s'est refusé à répondre à la moindre question sur l'état de santé mentale du copilote de l'appareil Andreas Lubitz que les enquêteurs soupçonnent d'avoir volontairement provoqué la chute de l'A320.

"Il était pour nous fondamental de venir aujourd'hui nous recueillir en hommage aux victimes et pour exprimer notre peine devant cette stèle, le plus près possible du lieu du crash", a-t-il dit, avant de promettre que la Lufthansa viendrait en aide aux familles des victimes "aussi longtemps que nécessaire".

Lufthansa a déclaré mardi soir qu'Andreas Lubitz avait informé le personnel de l'école de pilotage de la compagnie où il était formé qu'il avait souffert d'une grave dépression.

L'allemand Allianz estime que les assureurs vont devoir débourser 300 millions de dollars (277 millions d'euros).

UNE VIDÉO PUBLIÉE

Carsten Spohr et le président de Germanwings Thomas Winkelmann s'étaient rendus auparavant au centre opérationnel des opérations de recherche des victimes du crash, dans le village voisin de Seyne-sur-Alpes.

Les secouristes sont toujours à la recherche de la deuxième boîte noire de l'A320 et devaient commencer mercredi à redescendre les effets des victimes retrouvés sur les lieux de l'accident qui peuvent être désormais gagnés par un chemin aménagé dans la forêt.

"Toutes les parties de corps visibles ont été enlevées mais il en reste certainement", a dit à la presse le capitaine Yves Naffrechoux, responsable du peloton de gendarmerie de haute montagne de Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence).

Il a ajouté que les recherches avaient été élargies aux abords du site du crash pour en trouver éventuellement d'autres.

Le procureur de Marseille, Brice Robin, qui est en charge de l'enquête, a dit tout ignorer de l'existence d'une vidéo des derniers instants du vol Barcelone-Düsseldorf dont font état l'hebdomadaire Paris Match et le quotidien allemand Bild et qui aurait été trouvée dans le téléphone portable d'un passager.

"Aucun des téléphones portables ramassés sur le lieu du crash par les gendarmes n'est parti en exploitation", a-t-il dit à Reuters. "Tous sont pour l'instant conservés à Seyne-les-Alpes", a-t-il ajouté. "Si des gens, sur le site, ont ramassé des téléphones portables, je n'en ai pas eu connaissance."

(avec Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)