L'industrie va mieux en Europe, des signes de faiblesse en Asie

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L'industrie montre des signes de faiblesse en asie[reuters.com]
(Crédits : © Thomas Peter / Reuters)

par Jonathan Cable et Ian Chua

(Reuters) - L'activité dans l'industrie manufacturière était à la peine en mars en Chine et au Japon, ce qui plaide pour un nouvel assouplissement des politiques monétaires dans la région au moment où les entreprises de la zone euro commencent à bénéficier des dernières initiatives de la Banque centrale européenne (BCE).

Cette dernière a commencé le 9 mars à acheter sur les marchés des obligations d'Etat dans le cadre de son nouveau programme d'assouplissement quantitatif ("quantitative easing", QE) afin de soutenir le crédit et de faire remonter l'inflation.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) du secteur manufacturier de la zone euro a atteint le mois dernier son plus haut niveau depuis 10 mois à 52,2 selon les résultats définitifs de l'enquête mensuelle Markit, après 51,0 en février.

Ce baromètre très suivi de l'activité manufacturière est ainsi pour le 21e mois consécutif au-dessus de la barre de 50 qui sépare expansion et contraction.

La demande à l'export a soutenu la composante de l'activité manufacturière, au plus haut depuis 10 mois, qui entre dans le calcul de l'indice PMI composite attendu mardi prochain.

Le secteur industriel de la zone euro profite entre autres de la dépréciation de l'euro, favorisée par le QE de la BCE et qui atteint environ 12% depuis le 1er janvier face au dollar <EUR=>.

En Grande-Bretagne, le PMI manufacturier, soutenu lui aussi par la hausse des commandes étrangères et la vigueur de la demande intérieure, a atteint son plus haut niveau en huit mois.

Ces chiffres ont favorisé mercredi la hausse des marchés boursiers européens, dont la plupart gagnait plus de 1% à la mi-journée. [.EUFR]

LE PMI CHINOIS PLAIDE POUR UNE ACTION DE LA PBOC

Le contraste est marqué avec la Chine, où trois enquêtes distinctes sur le secteur manufacturier et celui des services publiées mercredi ont confirmé la tendance au ralentissement de la croissance, qui pourrait peiner à atteindre le niveau de 7% visé par Pékin.

L'indice PMI chinois officiel est certes remonté à 50,1 contre 49,9 en février mais celui calculé par Markit-HSBC, qui prend davantage en compte les petites et moyennes entreprises, traduit une contraction pour le deuxième mois d'affilée. [ID:nL6N0WY0PF]

Les deux enquêtes suggèrent que le climat économique en Chien reste morose, ce qui pourrait peser sur les chiffres du produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre attendus le 15 avril.

"Une nouvelle confirmation du fait que l'économie réelle évolue désormais sur un rythme inférieur à l'objectif officiel aboutira probablement à de nouvelles mesures d'assouplissement de la part de PBoC", estime Qu Hongbin, chef économiste de HSBC pour la Chine.

Un débat similaire est en cours au Japon, y compris dans les rangs du Parti libéral démocrate (PLD) du Premier ministre Shinzo Abe, où certains réclament de nouvelles mesures de soutien à la Banque du Japon (BoJ).

"L'économie est au point mort et les prix devraient continuer de baisser. L'inaction n'est pas envisageable pour la BoJ", a ainsi déclaré à Reuters Kozo Yamamoto, spécialiste de la politique monétaire au PLD.

Le PMI manufacturier japonais a reculé en mars à 50,3, les commandes du marché intérieur diminuant pour la première fois depuis près d'un an.

* Détail des PMI européens: [ID:nL6N0WY0ZJ]

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)