Les Houthis entrent dans le centre d'Aden, dans le sud du Yémen

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par Mohammed Mukhashaf

ADEN (Reuters) - Des combattants chiites houthis et leurs alliés de l'armée yéménite sont entrés mercredi dans le centre d'Aden, la grande ville portuaire du sud du Yémen, dernière place forte des forces loyalistes du président Abd-Rabbou Mansour Hadi, rapportent des témoins.

Une colonne de miliciens chiites et d'unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh ont pénétré dans le quartier de Khor Maksar, au sud de l'aéroport, sur une étroite bande de terre qui relie le centre d'Aden au continent.

Des habitants ont précisé que le convoi était formé de chars et de véhicules équipés de mitrailleuses. De nombreux habitants ont fui la zone et certains ont tenté de trouver place à bord d'un navire quittant le port.

Cette percée intervient en dépit des bombardements aériens déclenchés jeudi dernier par l'Arabie saoudite et ses alliés sunnites au moment où les miliciens houthis, que Ryad accuse d'être soutenus par l'Iran, semblaient sur le point de prendre Aden.

Mais ces raids aériens n'ont pas endigué la progression au sol des miliciens partis de leur fief, dans le nord du Yémen, pour s'emparer progressivement du territoire, prenant la capitale, Sanaa, en septembre, avant de poursuivre leur avancée vers les provinces du sud.

Le président Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui s'était réfugié à Aden en février, a gagné depuis l'Arabie saoudite.

Plus tôt dans la journée de mercredi, des combats avaient fait plusieurs dizaines de morts de part et d'autre autour d'Aden et dans d'autres secteurs du sud du pays.

Six mois après la prise de Sanaa, les miliciens Houthis et leur allié, l'ex-président Saleh, sont désormais en position de force au Yémen, nouveau front de l'opposition régionale entre l'Arabie saoudite, principale puissance sunnite, et l'Iran chiite.

L'Arabie saoudite, qui s'en tient pour l'heure à des bombardements aériens ou des tirs d'artillerie depuis des bâtiments croisant au large du Yémen, entend stopper leur offensive et les contraindre à négocier un partage du pouvoir avec le président Mansour Hadi.

L'objectif affiché par Ryad est de rétablir la paix et la stabilité de son voisin.

De son côté, l'Iran juge que l'offensive saoudienne est une erreur stratégique et que seule une cessation immédiate des opérations militaires et l'ouverture d'un dialogue entre toutes les parties yéménites permettront de parvenir à une solution politique.

(Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)