NAIROBI (Reuters) - La police a dispersé vendredi au gaz lacrymogène et au canon à eau dans la capitale du Burundi, Bujumbura, plusieurs centaines de manifestants qui protestaient contre un possible troisième mandat du président sortant.

Le président Pierre Nkurunziza, arrivé au pouvoir en 2005 après douze années de guerre civile, n'a pas dit s'il comptait se présenter à l'élection présidentielle du 26 juin. Ses partisans le souhaitent mais ses opposants estiment qu'une telle candidature serait contraire à la Constitution. Ils ont appelé à des manifestations pour dissuader le président.

D'après la Constitution et l'accord de paix qui a mis fin à la guerre civile, un président ne peut être chef de l'Etat pendant plus de dix ans (un mandat de cinq ans renouvelable une fois). Le président Nkurunziza fait valoir que son premier mandant ne compte pas parce qu'il a été désigné par le Parlement et non par la population.

"On ne le laissera pas se représenter", criaient les manifestants, qui défilaient vendredi à Bujumbura. Ils ont trouvé refuge dans des boutiques ou des bâtiments proches avant de se regrouper. Certains ont jeté des pierres sur la police.

Les partis d'opposition envisagent de soutenir un candidat unique pour accroître leurs chances de battre le président Nkurunziza.

(Patrick Nduwimana, Danielle Rouquié pour le service français)