par Gopal Sharma

KATMANDOU (Reuters) - Une équipe de policiers népalais a dégagé une cinquantaine de corps, dont ceux de trekkeurs étrangers, dans une zone qui avait été touchée par une avalanche, ont rapporté dimanche les autorités, alors que le bilan du séisme d'il y a une semaine dépasse désormais les 7.000 morts.

Aucun des corps n'a été identifié, a déclaré Pravin Pokharel, haut responsable de la police du district de Rasuwa, qui a dirigé l'équipe de secouristes.

Au moins 200 personnes sont toujours portés disparues dans ce secteur, dont des villageois et des trekkeurs.

"Nous n'avions pas réussi à atteindre la zone plus tôt en raison des pluies et du temps couvert", a dit Pravin Pokharel.

Selon le dernier bilan, le séisme a fait 7.040 morts et plus de 14.120 blessés au Népal.

Nombre de Népalais dorment à la belle étoile depuis le jour du séisme, et les rescapés ont peur de regagner leur logis en raison des violentes répliques. Des tentes ont été dressées dans le stade principal de la capitale Katmandou ainsi que sur le parcours de golf de la ville.

Six cent mille habitations ont été détruites ou endommagées à travers le pays, selon les chiffres des Nations unies. Huit des 28 millions de Népalais sont touchés à des degrés divers par le tremblement de terre, et au moins deux millions d'entre eux ont besoin de tentes, d'eau potable, de vivres et de médicaments pour les trois mois à venir, dit l'Onu.

CRAINTE D'ÉPIDÉMIES

La priorité numéro est désormais d'assurer des abris avant que la mousson, qui doit commencer dans les semaines à venir, ne s'ajoute aux difficultés déjà rencontrées pour distribuer l'aide humanitaire, a déclaré à Reuters la directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (Pam), Ertharin Cousin. "Notre crainte est que la mousson soit en avance", a-t-elle dit.

Une partie de l'aide humanitaire destinée aux survivants peine à arriver car elle est bloquée sur le seul aéroport international, où les services des douanes sont débordés.

Le représentant des Nations unies au Népal, Jamie McGoldrick, a estimé que le gouvernement de Katmandou devait assouplir les restrictions imposées d'ordinaire par les douanes, afin de pouvoir faire face à la masse de matériel et à l'aide qui affluent de l'étranger.

Mais le gouvernement, qui se plaint de recevoir des produits inutiles comme du thon et de la mayonnaise, insiste pour que les douaniers vérifient tout ce qui entre dans le pays.

Au problème de distribution de l'aide internationale s'ajoute celui des maladies. "Les hôpitaux sont débordés, l'eau est rare, des corps sont toujours ensevelis sous les décombres et les gens dorment toujours à la belle étoile", a déclaré Rownak Khan, représentante adjointe de l'Unicef au Népal. "C'est le terreau parfait pour les maladies", ajoute-t-elle.

(Eric Faye pour le service français)