Les mines freinent l'offensive contre Boko Haram au Nigeria

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L'armee nigeriane poursuit son offensive contre boko haram[reuters.com]
(Crédits : © Afolabi Sotunde / Reuters)

par Julia Payne

ABUJA (Reuters) - L'armée nigériane a déclaré samedi avoir bon espoir d'acculer les islamistes de Boko Haram dans leurs derniers retranchements, mais l'offensive pour les chasser de leurs repaires dans les forêts du nord-est du Nigeria est rendue difficile par les mines disposées ici et là.

"Les abords de tous leurs bastions ont été minés", a expliqué le général Chris Olukolade, porte-parole de l'armée, dans une interview à Reuters.

Boko Haram s'est emparé en 2014 dans le nord-est du Nigeria d'un territoire plus vaste que la Belgique et a provoqué un tollé international en enlevant 200 lycéennes de la ville de Chibok.

Après six années d'insurrection qui ont fait des milliers de morts et contraint plus de 1,5 million d'habitants à fuir, une contre-offensive a été lancée en janvier, trop tard cependant pour permettre au président sortant Goodluck Jonathan de se faire réélire en mars. C'est son principal adversaire, Muhammadu Buhari, qui l'a emporté.

L'armée nigériane dit aujourd'hui avoir repoussé Boko Haram dans la vaste forêt de Sambisa, dans l'Etat de Borno. Boko Haram n'a fait aucune déclaration publique depuis son dernier enregistrement audio, début mars, dans lequel il prêtait allégeance au groupe Etat islamique (EI), lequel contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak.

"La forêt de Sambisa est un de ces endroits qui sont fortement minés (...). Un obstacle majeur à toute avancée", a dit le général Olukolade.

L'armée a lancé une offensive terrestre en avril contre Sambisa à la suite de bombardements aériens, et affirme que 13 camps de Boko Haram ont été démantelés depuis lors.

"D'après les rapports des services de renseignement, il y a beaucoup d'autres (camps), qu'il va falloir éliminer", ajoute-t-il.

Boko Haram avait déjà été repoussé par le passé, mais le général Olukolade dit avoir bon espoir que l'armée réussisse cette fois à conserver les zones reconquises, grâce à des patrouilles et au soutien des troupes du Cameroun, du Niger et du Tchad, également engagées dans la guerre contre les islamistes.

"Leur capacité (aux hommes de Boko Haram) à gagner des zones sûres en dehors du Nigeria se réduit fortement. La probabilité qu'ils survivent à cette offensive et reviennent sur le devant de la scène est faible", a conclu le général.

(Eric Faye pour le service français)