Lufthansa estime de nouveau devoir agir sur les coûts

reuters.com  |   |  483  mots

BERLIN (Reuters) - Lufthansa a réduit sa perte plus que prévu au premier trimestre, ce qui n'a pas empêché la première compagnie aérienne européenne de juger nécessaire de nouvelles mesures de réduction des coûts, au vu notamment d'une hausse à la fois du poids des retraites et des dépenses liées au personnel.

Sur les trois premiers mois de l'année, période marquée pour le groupe par le crash dans les Alpes françaises d'un avion de Germanwings, l'une ses filiales, la perte opérationnelle ajustée a été ramenée à 167 millions d'euros contre 190 millions il y a un an et une prévision moyenne des analystes interrogés par Reuters de 172 millions.

Le chiffre d'affaires sur la période est ressorti à 6,973 milliards, contre 6,46 milliards il y a un an et un consensus de 6,47 milliards.

Lufthansa a noté que le crash de l'avion de Germanwings en France avait pesé sur ses réservations pendant un court moment, sans que cela n'affecte pour autant la marque Lufthansa elle-même. Tout semble indiquer que ce drame, qui a tué 150 personnes, a été un acte volontaire de la part du co-pilote de l'avion, Andreas Lubitz.

Lufthansa avait déjà dit début mars, à l'occasion de la publication de ses résultats 2014, vouloir poursuivre la poursuite de la réduction de ses coûts en dépit de la menace de nouvelles grèves brandie par ses pilotes. Les discussions avec les pilotes mais aussi les menaces de grève ont été suspendues depuis le crash de l'avion de Germanwings, filiale à bas coûts.

La semaine dernière, la direction a proposé une médiation élargie pour mettre un terme aux conflits sociaux. Le syndicat des pilotes n'a pas encore apporté de réponse.

Alors que la compagnie aérienne a revu en légère hausse l'estimation de sa facture carburant pour 2015, à 6,2 milliards d'euros contre six milliards annoncés il y a deux mois, elle a confirmé sa prévision d'un résultat d'exploitation opérationnel annuel de plus de 1,5 milliard d'euros contre 1,2 milliard en 2014.

La semaine dernière, Air France-KLM, numéro deux du secteur, a annoncé une perte d'exploitation du premier trimestre ramenée à 417 millions d'euros sans pour autant fournir de prévisions pour l'ensemble de l'année.

Le numéro trois européen, International Airlines Group (IAG), maison-mère de British Airways, d'Iberia et de Vueling, a de son côté dit être bénéficiaire pour la première fois de son histoire au premier trimestre grâce à la baisse du coût du carburant et à l'amélioration des performances de ses trois compagnies.

Les trois premiers mois de l'année calendaire sont généralement peu favorables aux résultats des compagnies aériennes.

(Victoria Bryan, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)