Mise en garde du FMI sur la dette de la Grèce

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Le fmi met en garde sur la dette de la grece[reuters.com]
(Crédits : © Alkis Konstantinidis / Reuter)

par John Geddie

LONDRES (Reuters) - Le rendement des obligations d'Etat grecques est reparti à la hausse mardi en raison d'un article du Financial Times selon lequel le Fonds monétaire international (FMI) pourrait retirer son soutien financier à la Grèce si ses partenaires européens n'acceptent pas un nouvel effacement partiel de la dette grecque.

Selon le journal, cet avertissement a été lancé par le responsable Europe du FMI, Poul Thomsen, aux ministres des Finances de la zone euro lors de la dernière réunion de l'Eurogroupe fin avril en Lettonie.

Cette mise en garde se fonderait sur des données indiquant que l'excédent budgétaire de la Grèce pourrait se transformer en déficit cette année, ce qui aggraverait les difficultés d'un pays au bord du défaut de paiement.

Une telle perspective signifie que l'aide prévue pour la Grèce, toujours pas débloquée, pourrait se révéler insuffisante.

Le gouvernement grec est engagé dans des négociations ardues avec ses créanciers, dont le FMI et les pays de la zone euro, sur des réformes socio-économiques en échange du versement de l'aide.

Des sources ont déclaré à Reuters que le FMI ne plaidait pas pour un nouvel effacement de dette mais souhaitait placer la Grèce et ses créanciers face aux problèmes susceptibles de surgir si les finances publiques grecques ne respectent pas la trajectoire prévue.

"Je ne crois pas qu'il (Thomsen) défendait l'idée d'un effacement de dette mais plutôt qu'il exposait les options. Par le passé, il a plaidé que, tant que le fardeau du service de la dette était faible, une décote sur le taux principal était hors sujet", a dit une source informée de la position exprimée par le FMI lors de la réunion de Riga.

Les pays de la zone euro se sont pour l'instant dits uniquement prêts à envisager un allongement des maturités des prêts accordés à la Grèce, une réduction supplémentaire des taux sur les prêts initiaux et éventuellement une prolongation du moratoire sur le paiement des intérêts.

Le rendement des obligations grecques à 10 ans progressait de 26 points de base à 10,92% alors qu'il avait touché un creux de deux mois lundi à 9,84%. Le rendement à deux ans augmentait de 84 points de base à 20,37%.

Les obligations à 10 ans des pays les moins bien notés de la zone euro souffraient également, telles celles du Portugal, de l'Italie et de l'Espagne, respectivement à 2,13%, 1,54% et 1,53%.

En revanche, alors qu'il avait fortement progressé récemment, le rendement à 10 ans du Bund allemand reculait de 12 points de base à 0,43%.

Les discussions entre la Grèce et ses créanciers se poursuivent et enregistrent des progrès, sans toutefois déboucher sur une franche percée, a déclaré mardi le ministre autrichien des Finances, Hans Jörg Schelling, en se disant incapable de prédire si un accord était susceptible d'intervenir d'ici la prochaine réunion de l'Eurogroupe la semaine prochaine.

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus lundi soir par téléphone au sujet de ces négociations, a dit un responsable gouvernemental grec.

(Avec Jan Strupczzewski et Paul Taylor à Bruxelles et Michael Shields et Angelika Gruber à Vienne; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Véronique Tison)