Andrzej Duda prône la défense de l'intérêt national en Pologne

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Debat entre les deux candidats du second tour en pologne[reuters.com]
(Crédits : Handout)

VARSOVIE (Reuters) - A trois jours du second tour de l'élection présidentielle, le candidat de l'opposition Andrzej Duda s'est engagé lors d'un débat télévisé jeudi soir face au président sortant Bronislaw Komorowski à réduire l'influence des banques étrangères en Pologne et à privilégier les intérêts nationaux dans ses relations avec l'Union européenne.

Le candidat du parti de la droite conservatrice Droit et justice (PiS), qui veut aussi l'installation de bases de l'Otan sur le territoire national pour contrer la menace potentielle de la Russie, a créé la surprise en virant en tête le 10 mai dernier avec 35% des voix contre 34% pour le président sortant, soutenu par la Plate-forme civique (PO), la formation de droite libérale qui dirige le gouvernement.

"Ce ne sont pas les banques qui vont régner en Pologne", a dit Duda lors de ce débat retransmis par la chaîne TVN, plaidant notamment pour un rachat graduel par les institutions financières polonaises des parts détenus par des investisseurs étrangers dans les entreprises du secteur bancaire.

Le secteur bancaire polonais est détenu aux deux tiers environ par des capitaux étrangers.

"La Pologne, a-t-il dit également dit, devrait se concentrer sur ses propres intérêts. Et cela ne peut assurément pas être une politique qui accepterait toutes les restrictions liées au climat que les grands pays de l'UE, qui disposent de l'énergie nucléaire, veulent imposer. Notre industrie, elle, est basée sur le charbon, nous devons protéger nos valeurs."

Les sondages sur les intentions de vote dessinent un second tour particulièrement indécis.

Plusieurs instituts donnent Andrzej Duda en tête mais ont observé ces derniers jours un resserrement de l'écart. La dernière enquête Estymator pour l'édition polonaise de Newsweek crédite ainsi le candidat de PiS de 52% des intentions de vote contre 48% pour le président sortant. Le précédent sondage du même institut donnait la semaine dernière un écart de huit points en faveur de Duda.

D'autres sondeurs estiment que Komorowski a refait tout son retard pour passer en tête. C'est le cas de l'institut Ibris qui donnait mercredi le président sortant à 47,3% contre 47% pour son adversaire, le reste de l'échantillon se déclarant encore indécis. Le précédent sondage Ibris, le 14 mai, mesurait Komorowski à 43% et Duda à 48%.

L'institut Millward Brown donne pour sa part Komorowski réélu mais sa dernière étude montre une légère remontée de Duda.

Dans les institutions polonaises, le président peut prendre l'initiative de proposer des lois ou opposer son veto à des textes adoptés par le Parlement. Il commande également les forces armées et exerce une influence sur la politique étrangère.

(Marcin Goettig; Henri-Pierre André pour le service français)