Appels au dialogue au Burundi après le meurtre d'un opposant

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Le chef d'un parti d'opposition tue par balles au burundi[reuters.com]
(Crédits : Goran Tomasevic)

BUJUMBURA (Reuters) - Les Nations unies et l'Union européenne ont appelé dimanche le gouvernement burundais comme l'opposition à ne pas laisser les violences faire échouer le dialogue sous l'égide de l'Onu, au lendemain de l'assassinat du chef d'un parti d'opposition et après le retrait des opposants des pourparlers en cours.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a condamné l'assassinat de Zedi Feruzi, chef du parti UPD (Union pour la paix et la démocratie), qui militait contre la candidature du président sortant Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

L'Union européenne, principal donateur au Burundi, a fait écho à la condamnation de Ban et a exhorté "toutes les parties à s'engager de bonne foi dans un dialogue politique", a déclaré une porte-parole de l'UE, Maja Kocijancic.

L'émissaire spécial des Nations unies dans la région des Grands lacs, Saïd Djinnit, et d'autres médiateurs internationaux parrainent un dialogue entre parties rivales pour tenter de trouver une issue à la crise politique que connaît le Burundi depuis que, fin avril, Pierre Nkurunziza a annoncé son intention de briguer un troisième mandat.

Le secrétaire général de l'Onu "appelle toutes les parties au dialogue politique consultatif à ne pas se laisser décourager par ceux qui, par la violence, cherchent à empêcher l'avènement d'un climat propice à des élections pacifiques, crédibles et inclusives au Burundi", ont fait savoir ses collaborateurs.

Après l'assassinat de Zedi Feruzi, Anshere Nikoyagize, chef de la Ligue ITEKA, une organisation de la société civile, a déclaré que les ONG et les partis de l'opposition ne participeraient plus au dialogue qui s'était engagé ce mois-ci. D'autres ont fait écho à ses propos.

"Nous ne pouvons pas négocier avec le président de la République, eu égard aux violations de la Constitution ou à la violation des accords d'Arusha. C'est impossible", a déclaré Frederick Bamvuginyumviye, vice-président du parti d'opposition Frodebu.

Willy Nyamitwe, du service de presse de la présidence burundaise, a dit à Reuters que les pourparlers s'étaient déroulés dimanche en présence de certaines organisations de la société civile et de deux partis politiques. Il n'a pas donné davantage de précisions.

"L'objectif numéro un est de trouver le moyen de sortir de cette situation", a-t-il dit. "La situation commence à échapper à tout contrôle".

Plus de 110.000 Burundais, soit 1% de la population, ont déjà fui à l'étranger, par crainte d'une propagation des violences en dehors de la capitale.

(Clement Manirabarusha; Eric Faye pour le service français)