Enquête visant la FIFA : Poutine dénonce une ingérence américaine

reuters.com  |   |  361  mots

MOSCOU (Reuters) - Vladimir Poutine a accusé jeudi la justice américaine de s'être mêlée des affaires des autres en demandant l'arrestation de sept responsables de la FIFA.

Aux yeux du président russe, ces arrestations survenues mercredi dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption traduisent une "volonté évidente" d'empêcher la réélection du président de la Fédération internationale de football lors de son congrès prévu vendredi.

La Russie, qui s'est vue attribuer l'organisation de la Coupe du monde 2018, soutient la candidature du Suisse Joseph "Sepp" Blatter, 79 ans, à un cinquième mandat.

La justice américaine n'enquête pas spécifiquement sur les conditions d'attribution du Mondial 2018 à la Russie et 2022 au Qatar, qui font l'objet d'une enquête distincte de la justice suisse en raison là-aussi de soupçons de corruption. Vladimir Poutine n'a fait aucun commentaire sur l'enquête suisse.

"Si quelque chose s'est produit, cela ne s'est pas produit sur le territoire américain et les Etats-Unis ne sont pas concernés par cette affaire", a déclaré le président russe à des journalistes. "C'est une nouvelle tentative flagrante (de la part de la justice américaine) d'étendre son champ de compétence à d'autres pays."

Evoquant Edward Snowden, le lanceur d'alerte américain réfugié à Moscou, et Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, tous deux réclamés par la justice américaine, Vladimir Poutine s'est interrogé sur la légitimité des demandes d'extradition des responsables de la FIFA émises par Washington.

"Malheureusement, nos partenaires américains utilisent de telles méthodes pour servir leurs objectifs égoïstes et persécuter illégalement les gens. Je n'exclus pas qu'il en aille de même dans le cas de la FIFA", a-t-il déclaré.

Selon Vladimir Poutine, Sepp Blatter a subi des pressions pour retirer l'organisation de la Coupe du monde 2018 à la Russie.

Cité par l'agence de presse RIA, le ministre russe des Sports a déclaré qu'il n'y avait selon lui aucun risque que la Russie soit privée de l'organisation du Mondial 2018.

(Darya Korsunskaya; Tangi Salaün pour le service français)