Le Front national veut récupérer la mairie du Pontet

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Le fn veut recuperer la mairie du pontet, dans le vaucluse[reuters.com]
(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

par Jean-François Rosnoblet

LE PONTET, Vaucluse (Reuters) - Le Front national s'est remis en ordre de bataille pour tenter de reprendre les commandes de la mairie du Pontet, près d'Avignon, l'une des dix villes enlevées en 2014 par le parti de Marine Le Pen lors d'une élection depuis invalidée.

Trois listes sont en concurrence dimanche et le 7 juin pour cette élection municipale partielle, dont celle de Joris Hébrard, "l'ex-futur maire" de la ville, comme aime le présenter la présidente de la formation d'extrême droite.

Dans ce Vaucluse qui lui a souvent offert ses plus grands succès, le FN veut conforter le maillage d'un territoire où Marion Maréchal-Le Pen est députée depuis 2012, avec l'ambition de devenir la présidente de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur après les régionales de décembre.

"Nous sommes la nouvelle génération de la politique", affirme Joris Hébrard, qui fête ses 34 ans dimanche. Depuis qu'il a quitté la mairie, en février dernier, il a été le seul en Vaucluse à être élu au premier tour du scrutin départemental, fin mars, avec près de 54% des suffrages.

Un avantage psychologique face à une droite partagée sur la tactique à adopter pour enrayer la dynamique de victoire du FN, qui doit gérer les retombées de l'affrontement entre le fondateur du FN, Jean-Marie le Pen, et sa fille Marine.

"Les discussions ne tournent pas autour de ça, c'est du folklore politique qui n'intéresse pas grand monde ici", coupe Joris Hébrard. "C'est davantage un débat de militants que d'électeurs. Peu importe d'ailleurs qui a tort ou qui a raison, l'essentiel est que le mouvement ne se divise pas".

Le maire déchu par la décision du Conseil d'Etat, qui a jugé 17 émargements frauduleux, sait que ses adversaires tenteront d'utiliser cet affrontement à leur profit mais, dit-il, "le piège est grossier et on reste vigilant".

BATTRE LE FRONT NATIONAL

Vainqueur avec sept voix d'avance en 2014 dans cette ville de 17.000 habitants, il estime que les "cartes ont depuis été rebattues", même si le Front national reste une cible de choix.

"Ceux qui ont fait annuler mon élection se sont retirés pour laisser la place à deux têtes de listes peu connues qui n'hésiteront pas à faire alliance entre les deux tours", explique-t-il. "Ce qu'ils veulent, c'est battre le Front national. C'est même leur seul argument de campagne".

Soutenue par l'UMP, Caroline Grelet Joly explique vouloir "prôner la réconciliation" plutôt que le "repli sur soi".

Cette femme de 53 ans a déjà rallié à sa liste l'ex-candidat divers droite Frédéric Quet qui, en se maintenant face au FN et à l'UMP au second tour de 2014, avait en partie scellé le destin de ses nouveaux partenaires en totalisant près de 15% des voix.

"Un programme qui n'aurait pour objectif que de battre le Front national ne serait pas crédible", juge-t-elle.

Les forces de gauche ont pour leur part rejoint la liste "citoyenne et sans étiquette" de Jean-Firmin Bardisa, directeur des services techniques de la mairie du Pontet pendant presque vingt ans. Parfois du bout des lèvres, comme le Front de gauche qui aurait préféré une vraie candidature de gauche.

"Nous sommes les grandes oreilles du coin, on entend tout. Et cela s'annonce serré", lâche un maraîcher par dessus son étal sur le marché du Pontet, l'un des lieux les plus courus par les politiques qui n'auront eu que trois semaines de campagne pour tenter de rallier à eux les électeurs de la commune.

(Edité par Yves Clarisse)