Merkel promet à Cameron de travailler avec lui à la réforme de l'UE

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Angela merkel et david cameron vont travailler ensemble a la reforme de l'ue[reuters.com]
(Crédits : © Hannibal Hanschke / Reuters)

par William James

BERLIN (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel a promis vendredi de travailler avec son homologue britannique David Cameron pour trouver un accord sur une réforme de l'Union européenne susceptible de maintenir la Grande-Bretagne au sein du bloc communautaire.

Les deux dirigeants, deux conservateurs qui entretiennent de bonnes relations personnelles, ont éludé la question de savoir si les réformes voulues par Londres auraient une chance d'être adoptées avant l'organisation d'un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'EU. La consultation populaire, promise par David Cameron, doit avoir lieu avant la fin de l'année 2017.

Angela Merkel elle-même a par le passé soutenu l'idée de modifier les traités afin d'amplifier l'intégration des pays membres de la zone euro, mais le peu d'empressement des autres capitales européennes a peu à peu rendu ce projet irréaliste.

"Je m'engagerai dans ces discussions de manière constructive. Je veux trouver une solution", a déclaré la chancelière allemande.

Brillamment réélu début mai, le conservateur David Cameron a dit espérer et croire que l'Union ferait preuve de souplesse à l'égard d'un de ses "plus grands pays, un grand contributeur, un acteur européen majeur".

"C'est une force d'être capable d'accommoder des Etats-nations qui ont des aspirations et des croyances différentes", a dit le chef du gouvernement britannique.

Il a une nouvelle fois dit préférer que le Royaume-Uni demeure au sein de l'Union européenne tout en disant ne rien pouvoir exclure si les demandes britanniques n'étaient pas satisfaites.

"Nous sommes deux dirigeants de centre droit et nous avons une approche similaire sur beaucoup de questions. Nous croyons en la responsabilité budgétaire, que ce soit au plan national ou au plan européen; nous croyons en l'économie de marché; nous croyons en la relation atlantique; nous croyons au libre échange", a dit David Cameron.

ACCUEIL MITIGÉ

Le Premier ministre conservateur réclame notamment à ses partenaires une modification des règles sur les prestations sociales pour endiguer ce qu'il qualifie de "tourisme social".

Il veut ainsi que les migrants en provenance d'autres pays de l'Union européenne justifient de quatre années de présence sur le sol britannique avant d'être éligibles à un ensemble d'avantages sociaux. Il souhaite aussi pouvoir expulser des Européens demandeurs d'emploi après six mois de chômage.

La rencontre Cameron-Merkel s'inscrit dans le cadre d'une tournée européenne du Premier ministre britannique qui devait se rendre jeudi et vendredi dans plusieurs pays, le Danemark, les Pays-Bas, la France et la Pologne.

Ses propositions ont pour l'heure reçu un accueil mitigé.

Le président français François Hollande a dit souhaiter que la Grande-Bretagne reste dans l'Union, mais le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a adressé une mise en garde.

"Ils ont adhéré à un club de football, ils ne peuvent pas dire au milieu du match 'Maintenant, on va jouer au rugby", a déclaré jeudi le chef de la diplomatie française sur France Inter.

A Varsovie, David Cameron a été prévenu que la Pologne serait attentive et ferme sur la question des droits des migrants polonais et que les autorités polonaises n'envisageaient aucune modification des traités.

"Nous souhaitons que la Grande-Bretagne reste dans l'Union européenne. Mais l'intérêt des Polonais, de nos citoyens qui vivent en Grande-Bretagne, est important", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna à la chaîne de télévision TVP1.

Près de 800.000 ressortissants polonais vivent en Grande-Bretagne, ainsi que de nombreux autres immigrés en provenance d'Europe de l'Est.

Dans l'entourage du Premier ministre britannique, on indique que ce dernier entend rencontrer les dirigeants des 27 pays de l'Union avant le sommet européen prévu fin juin.

(Nicolas Delame pour le service français, édité par Danielle Rouquié)