Le pape en Afrique veut rapprocher chrétiens et musulmans

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Le pape en afrique veut rapprocher chretiens et musulmans[reuters.com]
(Crédits : Giampiero Sposito)

par Edmund Blair et George Obulutsa

NAIROBI (Reuters) - Le pape François posera le pied pour la première fois mercredi en Afrique où la communauté catholique est en forte croissance à l'occasion d'un voyage de cinq jours placé sous le thème du rapprochement entre chrétiens et musulmans.

Lors de ce déplacement jusqu'au 30 novembre, le souverain pontife se rendra au Kenya et en Ouganda, deux pays victimes d'attaques islamistes, ainsi qu'en République centrafricaine où chrétiens et musulmans se déchirent.

Plusieurs millions de chrétiens, pas seulement catholiques, devraient accueillir le pape et participer aux différentes messes prévues, ce qui pose des difficultés pour les forces de sécurité des pays hôtes.

L'Eglise catholique comptait 200 millions de fidèles en Afrique selon des estimations de 2012. Ce chiffre devrait plus que doubler pour atteindre 500 millions en 2050.

Jorge Mario Bergoglio est attendu à Nairobi vers 17h00 (14h00 GMT). Il célébrera une messe à l'université de Nairobi jeudi, qui a été déclaré fête nationale. Selon la presse kényane, 10.000 policiers sont mobilisés.

Le président kényan, Uhuru Kenyatta, est catholique, comme 30% de la population. Le pays compte 45 millions d'habitants.

Les attentats commis ces deux dernières années par les islamistes d'Al Chabaab ont fait des centaines de morts. En 2013, l'attaque d'un centre commercial à Nairobi avait fait 67 morts.

ETAPE LA PLUS PÉRILLEUSE

"La visite du pape François au Kenya sera centrée sur l'ouverture et la réconciliation en relation avec la tolérance ethnique et religieuse", a déclaré Manoah Esipisu, porte-parole de la présidence kényane.

Le pape devrait aborder la question du dérèglement climatique jeudi au bureau de Nairobi des Nations unies.

En Ouganda, où 12.000 policiers doivent être déployés, le pape dira la messe samedi et s'adressera ensuite aux jeunes.

Mais l'étape la plus périlleuse sera celle de Bangui, la capitale centrafricaine. Des affrontements entre miliciens musulmans ("Séléka") et chrétiens ("anti-balaka"), y ont fait des dizaines de morts depuis septembre.

François doit notamment se rendre dans une mosquée d'un des quartiers les plus dangereux de la ville.

La France, dont des soldats restent déployés dans le pays en appui de la force de maintien de la paix des Nations unies, a mis en garde le pape contre les risques qu'il court à Bangui, estimant ne pas être en mesure de garantir totalement sa sécurité et celle des fidèles.

Des élections présidentielle et législatives censées tourner la page du conflit qui déchire le pays depuis deux ans doivent se tenir le 27 décembre après avoir été à reportées à plusieurs reprises en raison de la poursuite des violences.

Les autorités politiques et religieuses centrafricaines se sont employées à rassurer le Vatican sur les conditions de sécurité dans la capitale, voyant dans cette visite pontificale le moyen d'envoyer un signal de normalisation et de redonner espoir à la population.

(Avec Philip Pullella au Vatican, Guy Kerivel et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)