Le pape François dénonce les violences commises au nom de Dieu

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En afrique, le pape francois appelle au dialogue entre les religions[reuters.com]
(Crédits : Thomas Mukoya)

NAIROBI (Reuters) - Le pape François a plaidé jeudi en faveur du dialogue entre les religions en Afrique afin d'enseigner à la jeunesse que la violence et la haine ne pouvaient se justifier au nom de Dieu.

Le Saint-Père, qui a placé les divisions entre chrétiens et musulmans au centre de sa visite sur le continent africain, s'exprimait à Nairobi, capitale du Kenya, qui a été le théâtre de plusieurs attaques islamistes meurtrières ces dernières années.

Au cours de son voyage, le pape doit se rendre ensuite en Ouganda et en République centrafricaine, deux autres pays touchés par les conflits religieux.

"Trop souvent, la jeunesse est radicalisée au nom de la religion pour semer le désordre et la peur et pour déchirer le tissu même de nos sociétés", a déclaré François s'adressant à 25 dirigeants musulmans et d'autres cultes religieux réunis à la nonciature apostolique de Nairobi.

"Le dialogue oecuménique et interreligieux n'est pas un luxe. Ce n'est pas quelque chose d'optionnel, c'est essentiel", a-t-il poursuivi. Le nom de Dieu "ne doit jamais être employé pour justifier la haine et la violence", a-t-il rappelé.

Le pape a évoqué l'attaque commise en septembre 2013 par des combattants du groupe islamiste somalien Al Chabaab contre le centre commercial de Westgate dans la capitale kényane ainsi que l'assaut qui a visé l'université de Marissa cette année.

Plusieurs centaines de personnes ont été tuées dans des violences à caractère religieux au cours des deux dernières années au Kenya, les chrétiens étant parfois visés pour leur appartenance religieuse.

Le président du conseil suprême des musulmans du Kenya, Abdullah El Busaidy, a lui aussi appelé à la coopération et à la tolérance entre les cultes.

"En tant que peuple d'un Dieu et de ce monde, nous devons nous lever et à l'unisson nous tenir la main pour toutes ces choses qui sont essentielles pour notre progrès collectif", a-t-il dit, ajoutant que les divergences doctrinales doivent être écartées.

Près d'un tiers des 45 millions de Kényans sont chrétiens et plusieurs dizaines de milliers d'entre eux étaient attendus jeudi pour assister à la messe que le souverain pontife a prévu de célébrer dans le centre de Nairobi.

François doit ensuite visiter dans la journée l'antenne locale des Nations unies dans la capitale kényane et devrait à cette occasion s'exprimer sur la question du réchauffement climatique.

(Philip Pullella et George Obulutsa; Pierre Sérisier pour le service français)