Les Kurdes syriens veulent participer à la conférence en Arabie

reuters.com  |   |  449  mots
Les kurdes syriens avancent leurs exigences[reuters.com]
(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

BEYROUTH (Reuters) - Le Parti de l'union démocratique (PYD) des Kurdes de Syrie, considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, veut être invité à la conférence de l'opposition syrienne que l'Arabie saoudite souhaite accueillir le mois prochain, a déclaré à Reuters son coprésident, Saleh Muslim.

Le PYD, dont les milices YPG (Unités de protection populaire) combattent les djihadistes de l'Etat islamique, n'a reçu aucune invitation officielle mais s'attend à être représenté via l'Organe national de coordination, un groupe d'opposition plus large, a dit ce responsable kurde, interrogé par téléphone.

L'essentiel est que soient représentés les groupes armés, insiste Saleh Muslim, ce qui implique que les Forces démocratiques de Syrie, une alliance formée le mois dernier entre les YPG et des groupes rebelles arabes avec l'appui des Etats-Unis, soient invités à cette conférence.

"Ces forces sont le principal partenaire contre Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique)", souligne le coprésident du PYD, qui qualifie cette nouvelle alliance de "projet pour l'avenir de la Syrie".

Ryad veut réunir én décembre, à une date qui n'a pas encore été annoncée, des groupes hostiles au président Bachar al Assad afin de les inciter à rapprocher leurs positions dans la perspective de discussions sur la transition politique en Syrie. Mais certaines formations rebelles se méfient des Kurdes, qu'elles accusent de collaborer avec Damas, ce qu'ils démentent.

"Si l'Armée syrienne libre (est invitée), cette alliance (des Forces démocratiques de Syrie) doit l'être aussi", estime Saleh Muslim.

Les Kurdes de Syrie contrôlent de vastes portions de territoire du nord de la Syrie, où ils ont proclamé une administration autonome, ce qui préoccupe Ankara. Le PYD est proche du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), que combat l'armée turque dans le sud-est de la Turquie.

Selon Saleh Muslim, la destruction, mardi par la Turquie, d'un avion de combat russe n'est pas le fruit du hasard et a pour but de prolonger le conflit syrien. Il affirme que les groupes armés soutenus par les Turcs ont perdu du terrain.

"Les Turcs ne veulent pas que le conflit progresse vers une solution politique", déclare le dirigeant du PYD, faisant écho à des commentaires similaires de la Russie.

"Il y a Daech, il y a une organisation liée à Al Qaïda, le Front al Nosra, qui collabore avec des groupes comme Ahrar al Cham et les autres. Beaucoup d'entre eux sont soutenus par la Turquie, c'est ça le problème", ajoute Saleh Muslim. Ankara dément soutenir des groupes islamistes radicaux en Syrie.

(Sylvia Westall, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)