L'ex-Premier ministre Roch Marc Kaboré en tête au Burkina Faso

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Roch marc kabore largement en tete au burkina faso, selon des resultats partiels[reuters.com]
(Crédits : Joe Penney)

OUAGADOUGOU (Reuters) - Roch Marc Kaboré est en tête de l'élection présidentielle organisée dimanche au Burkina Faso, montrent lundi des résultats encore provisoires comptabilisés sur 45% des 368 communes du pays.

Ces résultats partiels, communiqués par la Commission électorale nationale indépendante, accordent 55,3% des voix à l'ancien Premier ministre contre 28,7% à son principal adversaire, Zéphirin Diabré.

Si cette tendance se confirme, Roch Marc Kaboré sera élu dès le premier tour de l'élection présidentielle.

Quatorze candidats briguaient la présidence du pays mais les observateurs estiment que seuls deux d'entre eux sont en mesure de l'emporter, Roch Marc Kaboré, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qui fut Premier ministre du président déchu Blaise Compaoré, et l'homme d'affaires Zéphirin Diabré, à la tête de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).

Dans un communiqué, la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a salué la tenue des élections présidentielle et législatives de sortie de crise au Burkina Faso.

"Les Burkinabé ont une nouvelle fois démontré leur attachement profond à la démocratie en votant dans le calme, ce dimanche 29 novembre, pour désigner leurs députés et leur nouveau président à l'occasion d'un scrutin historique", a-t-elle déclaré.

"J'invite tous les candidats et partis politiques, mais également les populations burkinabé, à respecter et à faire respecter les résultats électoraux régulièrement proclamés par les organes compétents", a-t-elle ajouté.

EXEMPLE

Le double scrutin, présidentiel et législatif, devait initialement se tenir le 11 octobre mais a été repoussé à la suite de la tentative de coup d'Etat menée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne aujourd'hui démantelée.

Il doit parachever la transition amorcée après la chute du président Blaise Compaoré, qui occupait sans partage le pouvoir depuis 1987. Compaoré, qui entendait modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat, a été balayé et contraint à l'exil en octobre 2014 sous la pression d'un soulèvement populaire soutenu par l'armée.

Le MPP de Kaboré est formé d'ex-fidèles de Compaoré qui l'ont quitté plusieurs mois avant sa démission et son départ en exil. Kaboré est soutenu par l'élite économique du pays et, issu de la principale ethnie du pays, les Mossi, par les chefs traditionnels.

Passé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la compagnie nucléaire française Areva, Diabré met en avant ses connaissances dans les cercles internationaux. Il a aussi joué un rôle de premier plan l'an dernier dans le mouvement de contestation contre Compaoré.

Michel Kafando, président de la transition, n'était pas candidat.

Les élections de dimanche pourraient tenir d'exemple de transition démocratique en Afrique, où plusieurs dirigeants au pouvoir de longue date, du Burundi à la République du Congo, ont modifié leurs Constitutions pour tenter de conserver leur poste.

(Matthew Mpoke Bigg,; Pierre Sérisier, Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour le service français)