Kaboré remporte l'élection présidentielle au Burkina Faso

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Victoire de roch marc kabore a la presidentielle au burkina faso[reuters.com]
(Crédits : © Joe Penney / Reuters)

OUAGADOUGOU (Reuters) - Roch Marc Kaboré a remporté l'élection présidentielle au Burkina Faso dès le premier tour organisé dimanche, a annoncé mardi la commission électorale.

La victoire de cet ancien Premier ministre de Blaise Compaoré, avec 53,5% des voix, pourrait constituer un moment charnière pour ce pays d'Afrique de l'Ouest, quasiment toujours gouverné par des personnalités arrivées au pouvoir par la force depuis son indépendance de la France en 1960.

Cette élection présidentielle et les législatives organisées parallèlement doivent parachever la transition ouverte avec la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014 après 27 années au pouvoir.

"Ma première pensée est de reconnaître l'honneur de cette charge élevée et de ressentir le poids de cette grande responsabilité", a déclaré Roch Marc Kaboré devant des milliers de partisans tandis que la foule célébrait sa victoire à coups de klaxon dans les rues de la capitale, Ouagadougou.

Roch Marc Kaboré, qui a également exercé le mandat de président de l'Assemblée nationale sous Blaise Compaoré, avait rompu avec ce dernier au début de l'année 2014 pour former un nouveau parti d'opposition.

Il s'est imposé avec une large avance sur ses 13 rivaux, dont le plus proche, l'ancien ministre des Finances Zéphirin Diabré, a recueilli 29,7% des suffrages, a précisé la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La participation a été de 60%.

"Cette élection s'est déroulée dans le calme et la sérénité, ce qui prouve la maturité du peuple du Burkina Faso", a souligné Barthélémy Kéré, président de la Ceni, au cours d'une conférence de presse.

Blaise Compaoré a pris le pouvoir par la force en 1987 avant de remporter quatre élections présidentielles, toutes face à des candidats de l'opposition.

Sa volonté de modifier la Constitution en vue de rester à la tête du pays a provoqué un soulèvement populaire appuyé par l'armée, qui a provoqué sa chute.

Les élections de dimanche parachèvent une transition parfois chaotique conduite par Michel Kafando, qui n'était pas candidat. Elles devaient initialement se tenir le 11 octobre mais ont été repoussées à la suite d'une tentative de coup d'Etat menée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne aujourd'hui démantelée.

(Mathieu Bonkoungou; Henri-Pierre André et Bertrand Boucey pour le service français)