Suu Kyi rencontre le président birman pour préparer la transition

reuters.com  |   |  477  mots
Aung san suu kyi rencontre le president birman pour preparer la transition[reuters.com]
(Crédits : © Soe Zeya Tun / Reuters)

par Aung Hla Tun et Timothy Mclaughlin

NAYPYITAW (Reuters) - Aung San Suu Kyi, chef de file de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) en Birmanie, s'est entretenue mercredi avec le président Thein Sein pour préparer l'arrivée au pouvoir de son parti après plusieurs décennies de régime militaire.

Aung San Suu Kyi a été reçue pendant 45 minutes au palais présidentiel à Naypyitaw, la capitale birmane, et les discussions ont été centrées sur le transfert du pouvoir vers un gouvernement démocratiquement élu, une première depuis 1960 en Birmanie, a dit le porte-parole de la présidence.

"Nous avons ouvert un canal de communication entre les deux parties", a dit ce porte-parole, Ye Htut, également ministre de l'Information.

"Elles se sont essentiellement concentrées sur le transfert en douceur et pacifique des responsabilités de l'Etat vers le futur gouvernement (...) en vue d'une coopération bilatérale afin qu'il n'y ait aucune inquiétude au sein de la population", a-t-il ajouté.

Aung San Suu Kyi doit rencontrer dans l'après-midi le chef des forces armées, Min Aung Hlaing.

La lauréate du prix Nobel de la paix a elle-même sollicité ces entretiens pour parler de réconciliation nationale à la suite de la large victoire de la LND aux élections législatives du 8 novembre. Force dominante dans le nouveau parlement qui entrera en fonctions en début d'année prochaine, la LND doit nouer des relations de travail avec l'appareil militaire si elle souhaite commencer son exercice du pouvoir en douceur.

Aux termes d'une Constitution rédigée du temps de la junte militaire, l'armée contrôle les ministères de l'Intérieur, de la Défense et des Frontières et un partage du pouvoir est prévu avec le parti porté à la tête du pays par les urnes, quelle que soit l'ampleur de sa victoire électorale.

A 70 ans, Aung San Suu Kyi se dit prête à collaborer avec l'armée mais elle a exprimé clairement sa volonté de modifier la Constitution, notamment l'article l'empêchant d'accéder à la présidence du fait que ses deux enfants sont de nationalité étrangère.

Ye Htet a déclaré que ce point n'avait pas été abordé au cours de l'entretien avec Thein Sein. Il a souligné que ce serait au nouveau parlement de se prononcer à ce sujet.

La Constitution alloue automatiquement à des membres de l'armée un quart des sièges dans les deux chambres du parlement, ce qui équivaut à un droit de veto sur toute réforme constitutionnelle.

Thein Sein et Min Aung Hlaing ont tous deux reconnu la victoire électorale de la LND et ont proposé leur assistance pour garantir une transition en douceur vers un nouveau gouvernement entre février et avril de l'année prochaine.

(Bertrand Boucey pour le service français)