Les rebelles syriens ont dit aux USA leur refus de quitter Alep

reuters.com  |   |  472  mots

BEYROUTH (Reuters) - Les groupes rebelles syriens ont fait savoir aux Etats-Unis qu'ils ne quitteraient pas Alep et n'acceptaient pas la demande de la Russie d'un retrait total des combattants de la partie est d'Alep assiégée, a annoncé dimanche un responsable des insurgés.

Contacté en Turquie, le chef du bureau politique du groupe Fastakim basé à Alep, Zakaria Malahifji, a déclaré que cette fin de non recevoir avait été transmise lors de contact avec les Américains samedi soir après les déclarations de la Russie, allié clé du président syrien Bachar al Assad.

"Notre réponse aux Américains a été la suivante : nous ne pouvons pas quitter notre ville, nos maisons, pour les laisser aux milices mercenaires que le régime a mobilisées à Alep", a déclaré Zakaria Malahifdji.

La question posée par les responsables américains aux rebelles était en substance : voulez-vous partir (ou) campez-vous fermement sur vos positions, a précisé Malahifdji.

"Ils ont écouté la réponse et n'ont pas fait de commentaires", a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons laisser nos maisons à des Afghans, des Irakiens, etc.", a ajouté le dirigeant de Fastakim. "Les (responsables américains) étaient en contact avec moi et avec certains des chefs politiques et militaires à Alep. Nous nous sommes mis d'accord sur cette réponse", a-t-il précisé.

Zakaria Malahifdji avait déjà déclaré samedi que les groupes rebelles ne quitteraient pas Alep.

Samedi également, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie était prête à envoyer des experts militaires et des diplomates à Genève dans le but de se mettre d'accord avec les Etats-Unis pour organiser le retrait de "tous les rebelles sans exception" d'Alep-Est.

Les Etats-Unis n'ont pas encore rendue publique leur réaction à cet appel.

Les rebelles appellent les "amis du peuple syrien" à se tenir à leurs côtés et demandent que de la nourriture et du matériel médical soient livrés le plus rapidement possible dans la partie est d'Alep. Ils demandent aussi que les blessés soient évacués.

Soutenue par l'armée de l'air russe et des milices chiites venues d'Iran, d'Irak et du Liban, l'armée du président syrien Bachar al Assad a progressé vers Alep-Est ces derniers mois. La dernière phase de cette offensive a privé les rebelles de plus de la moitié du territoire qu'ils occupaient.

Dans ce cadre, Abou Abdelrahman Nour, un commandant rebelle qui avait été nommé la semaine dernière à la tête de "l'Armée d'Alep", une nouvelle alliance militaire, a été gravement blessé, a déclaré Zakaria Malahifdji.

Un dirigeant rebelle du groupe d'Abou Abdelrahman Nour, Djabha Chamiya, a confirmé l'information et précisé que le commandant avait été blessé samedi.

(Tom Perry; Danielle Rouquié pour le service français)