Novartis minimise les chances d'une offre sur Actelion

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VIENNE (Reuters) - Joe Jimenez, directeur général de Novartis, a minimisé les suggestions disant que le géant pharmaceutique suisse était susceptible de lancer une offre sur son compatriote spécialisé dans les biotechnologies Actelion, qui discute actuellement de son éventuel rachat par l'américain Johnson & Johnson.

Prié de dire, dans le cadre d'un entretien publié par SonntagsBlick, si Novartis pouvait jouer le rôle du chevalier blanc dans ce dossier, Joe Jimenez a répondu : "Nous avons toujours dit que nous allons nous concentrer sur des acquisitions de complément situées dans une fourchette de deux à cinq milliards d'euros".

Des sources ont dit la semaine dernière que Johnson & Johnson avait relevé son offre sur Actelion après que, selon Bloomberg, le second a rejeté une proposition du premier de 246 francs suisses par action, soit un total de 25,5 milliards de francs (23,7 milliards d'euros).

Une source proche du dossier a dit vendredi à Reuters que les deux groupes discutaient d'une offre de 250 francs par action, ce qui représenterait près de 27 milliards de francs et un prime de 22,5% par rapport au cours de clôture, de 204 francs, du titre Actelion vendredi.

Il y a dix jours, Johnson & Johnson et Actelion avaient confirmé être en discussions en vue d'un rapprochement.

Un banquier d'investissement avait alors dit à Reuters qu'Actelion, qui se concentre sur les maladies du poumon, pouvait donner lieu à une bataille entre grands noms du secteur pharmaceutique, citant explicitement Novartis.

Le titre Actelion, qui vaut 21,99 milliards de francs en Bourse au cours de clôture de vendredi, est en hausse de plus de 4% depuis le début du mois après un bond de 37,06% en novembre.

A moins d'un mois de la fin de 2016, il affiche une progression de 46,1% depuis le début de l'année, bien parti pour enchaîner une cinquième année de suite de gains, contre -15,46% pour l'indice regroupant les valeurs pharmaceutiques européennes sur la période, qui se dirige vers une première année dans le rouge après sept années de hausse d'affilée.

Comme Jean-Paul Clozel, co-fondateur et directeur général d'Actelion, ne s'est pas publiquement exprimé sur l'approche de Johnson & Johnson depuis que les deux entreprises ont annoncé être en discussions, nombre de fonds alternatifs se positionnent sur le groupe suisse, interprétant ce silence comme une acceptation de la proposition du groupe américain.

Par le passé, Jean-Paul Clozel, qui détient environ 5% d'Actelion, s'est en effet montré un farouche défenseur de l'indépendance de la biotech, ce qui ne semble manifestement pas être le cas cette fois-ci.

"Nous ne pensons pas que (Jean-Paul) Clozel va se battre", a dit un gestionnaire de fonds alternatif sous couvert d'anonymat.

Depuis les premières informations de presse, datant du 24 novembre, sur l'approche faite par Johnson & Johnson, les volumes d'échanges quotidiens sur le titre Actelion sont quatre fois plus élevés que la moyenne de ces échanges sur trois mois.

(Michael Shields, avec la contribution de Maiya Keidan et de John Miller à Zurich, Benoit Van Overstraeten pour le service français)