Le Mouvement 5-Etoiles se dit prêt à gouverner en Italie

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par Gavin Jones

ROME (Reuters) - Le Mouvement 5-Etoiles de Beppe Grillo, qui prône un référendum sur l'appartenance de l'Italie à la zone euro, s'est dit prêt lundi à gouverner après l'annonce de la démission de Matteo Renzi.

Le président du Conseil a annoncé qu'il remettrait sa démission lundi après le net rejet par référendum de son projet de réforme constitutionnelle.

"La démocratie a gagné", s'est réjoui Beppe Grillo sur son blog lorsque les résultats partiels ont montré que le "non" l'avait emporté avec quasiment 20 points d'écart et une participation élevée.

Le fondateur du M5S a réclamé la tenue immédiate d'élections anticipées. Il a annoncé que, dès la semaine prochaine, son mouvement commencerait à rédiger une plate-forme électorale et à former une équipe gouvernementale afin que les Italiens disposent de toutes les informations nécessaires pour le porter au pouvoir.

Le Mouvement 5-Etoiles est coude à coude avec le Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi dans les intentions de vote et il serait le favori évident d'un second tour entre ces deux formations dans le cadre de la réforme électorale adoptée en 2015.

"La propagande du régime et tous ses mensonges sont les premiers perdants de ce référendum", écrit Beppe Grillo sur son blog. "Les premiers vainqueurs sont les citoyens qui ont relevé la tête et sont venus voter en masse."

Au sein de la vaste opposition hétéroclite au projet de réforme constitutionnelle de Matteo Renzi, le Mouvement 5-Etoiles apparaît comme le principal bénéficiaire de la victoire du "non" pour lequel il a milité pendant des mois.

L'une de ses figures de proue, Alessandro Di Battista, a passé l'été à sillonner l'Italie sur un scooter pour convaincre ses compatriotes de refuser la réduction du pouvoir du Sénat et des régions.

Lors d'une conférence de presse dans la nuit de dimanche à lundi, ce député de 38 ans considéré comme le probable ministre des Affaires étrangères d'un gouvernement du M5S a déclaré qu'il était temps pour ses adversaires et pour les commentateurs politiques d'arrêter de qualifier son mouvement de populiste mais de le traiter comme un futur parti de gouvernement.

Luigi Di Maio, qui est à 30 ans vice-président de la Chambre des députés et probable candidat du M5S à la présidence du Conseil, a pour sa part détaillé les propositions phares de son mouvement: instauration d'un revenu de base, référendum sur l'euro, baisses d'impôts pour les petites entreprises et création d'une banque publique d'investissement.

Le M5S a déjà effectué une percée spectaculaire lors des élections municipales en juin en remportant les mairies de Rome et de Turin.

La voie menant au palais Chigi, siège de la présidence du Conseil, pourrait toutefois être obstruée par une nouvelle réforme électorale envisagée par les autres grands partis. Un éventuel retour sur la prime majoritaire accordée au parti arrivé en tête compliquerait la tâche du M5S, qui rejette toute alliance avec les partis "installés".

(Bertrand Boucey pour le service français)