La zone euro cherche un accord sur la Grèce pour attirer le FMI

reuters.com  |   |  590  mots

par Francesco Guarascio

BRUXELLES (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro vont s'efforcer ce lundi de parvenir à un compromis sur les réformes réclamées à la Grèce dans l'espoir de convaincre le Fonds monétaire international (FMI) de se joindre au dernier plan d'aide accordé à Athènes.

Cette réunion mensuelle de l'Eurogroupe se déroule toutefois dans un contexte rendu plus compliqué par la démission du président du Conseil italien, Matteo Renzi, susceptible de plonger la zone euro dans de nouvelles turbulences sur les marchés financiers.

Si les 19 ministres de la zone euro parviennent tout de même à un accord à Bruxelles, ils pourraient se réunir à nouveau avant Noël pour discuter d'un allègement du fardeau de la dette grecque et de l'implication du FMI dans ce processus, ont dit des responsables européens.

Les pays de la zone euro demandent à la Grèce de libéraliser son économie et de procéder à des privatisations dans le cadre du dernier plan d'aide de 86 milliards d'euros qu'ils lui ont accordé. Leurs négociateurs ne sont toutefois pas parvenus à s'entendre sur les réformes du marché du travail et du secteur de l'énergie réclamées à Athènes ni sur les objectifs budgétaires assignés à la Grèce en 2018 et il revient désormais aux ministres d'effacer ces divergences pour parvenir à un compromis.

Un accord ouvrirait la voie à des discussions sur un allègement du fardeau de la dette de la Grèce, qui, à près de 180% de son produit intérieur brut (PIB), est la plus élevée de la zone euro.

Le Mécanisme européen de stabilité (MES) doit présenter à l'Eurogroupe un ensemble de mesures de court terme à mettre en oeuvre avant 2018 mais elles sont loin d'être suffisantes pour rendre la dette grecque viable, disent des responsables.

ÉLECTIONS

Le FMI, qui a contribué aux précédents plans de sauvetage de la Grèce, a cette fois lié sa participation à un allègement significatif de la dette de la Grèce. Il a fixé la date-butoir pour sa décision à la fin de l'année.

L'Allemagne, première puissance économique d'Europe, souhaite l'implication du FMI pour réduire sa propre exposition à la Grèce et permettre un front uni des créanciers face à Athènes mais des désaccords persistent entre Berlin et l'institut de Washington.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a une nouvelle fois insisté dans la presse dominicale allemande sur la mise en oeuvre par le gouvernement grec des réformes qui lui sont réclamées, jugeant qu'un allègement de la dette n'aurait guère de conséquences sur le rétablissement économique de la Grèce.

Le FMI juge que les demandes allemandes en matière d'objectifs budgétaires sont irréalistes en l'absence de mesures sur la dette ou de nouvelles coupes dans les dépenses auxquelles le gouvernement grec d'Alexis Tsipras s'oppose.

Même si la Grèce n'a pas un besoin urgent de nouveaux fonds, elle souhaite conclure un accord global en décembre dans l'espoir d'être éligible au programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE) avant sa probable refonte en mars.

Elle craint aussi que la perspective des élections prévues dans plusieurs pays d'Europe en 2017, notamment en Allemagne, dissuade les autres pays de lui accorder un allègement de sa dette pour ne pas froisser leurs propres contribuables et électeurs.

(Bertrand Boucey pour le service français)