Les forces libyennes près de sécuriser la ville de Syrte

reuters.com  |   |  482  mots

MISRATA, Libye (Reuters) - Les forces libyennes ont presque fini de sécuriser le dernier groupe de bâtiments encore contrôlé par le groupe Etat islamique (EI) à Syrte, a annoncé lundi un de leurs porte-parole.

Les combattants, majoritairement issus des brigades de Misrata et soutenus par l'aviation américaine, "contrôlent l'ensemble du quartier de Ghiza Bahriya et continuent à sécuriser la zone", a déclaré Rida Issa.

Les accrochages se poursuivent, a toutefois nuancé un commandant sur le terrain.

L'opération de reconquête de l'ancien fief de Mouammar Kadhafi, capturé par l'EI début 2015, a été lancée en mai dernier et depuis le 1er août, les Etats-Unis ont mené au moins 470 frappes aériennes contre les djihadistes.

Trente-quatre membres de l'EI se sont rendus dans la matinée, parmi lesquels deux commandants de haut rang. Six femmes et quatre enfants ont également quitté le quartier, a déclaré Mohamed Lajnef, membre du personnel d'un hôpital de campagne installé à l'extérieur de Syrte.

Au total, plusieurs dizaines de femmes et d'enfants se sont enfuis ces derniers jours des immeubles de Ghiza où les membres de l'EI résistaient depuis plusieurs semaines à leurs adversaires.

La présence de ces familles explique en partie la lenteur de la progression des forces loyalistes, qui ont en outre été visées par des attentats suicide perpétrés par des femmes ayant préalablement obtenu un sauf-conduit.

"La plupart des femmes et des enfants sont affamés et déshydratés et certains d'entre eux présentent des brûlures", a précisé Mohamed Lajnef.

Les forces lancées à la reconquête de Syrte se sont ralliées au gouvernement d'entente nationale (GNA) installé depuis mars à Tripoli et reconnu par la communauté internationale.

RUINES

Ce gouvernement, censé ramener la stabilité dans le pays plongé dans la guerre entre milices depuis la chute de Kadhafi en 2011, est contesté par de nombreux groupes, en particulier dans l'est de la Libye.

Le chaos de la période post-révolutionnaire a permis à l'Etat islamique de s'implanter en Libye à partir de 2014, et de faire de Syrte sa principale base dans le pays.

En perdant cette ville, l'organisation ne contrôle plus aucun territoire en Libye mais les autorités locales et les pays occidentaux redoutent que des cellules dormantes ou des djihadistes ayant réussi à s'enfuir de Syrte ne lancent une campagne d'attentats.

La plupart des quelque 80.000 habitants de Syrte ont fui la ville à l'arrivée des djihadistes. Certains quartiers sont aujourd'hui en ruines, dévastés par les combats.

La reconquête de Syrte a fait plus de 700 morts et 3.200 blessés dans les rangs des forces loyalistes, a déclaré Akram Gliwan, porte-parole de l'hôpital central de Misrata, ville située à environ 250 km à l'ouest de Syrte, sur la côte méditerranéenne.

(Aidan Lewis; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)