Le Parlement vote définitivement le budget 2017 de la Sécu

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PARIS (Reuters) - Le Parlement français a définitivement adopté lundi par un vote à main levée le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, qui prévoit un quasi retour à l'équilibre du régime général l'an prochain.

Les deux chambres n'étaient pas parvenues à trouver un accord et le Sénat, où la droite est majoritaire, avait rejeté le texte la semaine dernière en nouvelle lecture.

L'Assemblée, qui dispose constitutionnellement du dernier mot, a adopté ce texte en lecture définitive, malgré l'opposition des groupes Les Républicains (LR) et UDI (centriste) et Front de gauche.

Le dernier budget de la sécurité sociale du quinquennat prévoit de ramener le déficit du régime général (maladie, retraites, famille, accidents du travail) à 400 millions d'euros l'an prochain, contre 3,4 milliards cette année.

Il relève l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) à 2,1% contre 1,8% en 2016 et prévoit 4,1 milliards d'euros d'économies.

"Ce dernier PLFSS du quinquennat montre la cohérence de la politique conduite depuis 2012, c'est un PLFSS de justice, qui fait progresser les droits de nos concitoyens tout en garantissant l'équilibre de nos comptes sociaux", a déclaré la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine.

Alors que l'opposition de droite a contesté à plusieurs reprises la sincérité des prévisions du gouvernement, le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a évoqué des "accusations à l'emporte-pièce".

A cinq mois du deuxième tour de l'élection présidentielle, Christian Eckert a dénoncé le programme de François Fillon dans ce domaine, sans citer le nom du candidat de la droite.

"Personne n'a le droit de faire peur aux électeurs en agitant le spectre de la déroute financière pour faire avaler des réformes inutilement punitives - comme le recul de l'âge de la retraite - alors qu'il s'agit seulement de faire financer par les assurés des baisses de charges aux employeurs", a-t-il dit.

"Il n'est pas non plus admissible de prétendre réduire le champ de l'assurance maladie pour la sauver alors qu'il s'agit plutôt de desserrer la contrainte sur les prix du médicament ou de développer le recours à des assurances privées", a-t-il poursuivi en évoquant une "escroquerie malhonnête".

Le texte adopté par les députés prévoit notamment une baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour 550.000 personnes, notamment des retraités modestes et prévoit de faire payer des cotisations sociales aux particuliers louant des biens par l'intermédiaire de plates-formes collaboratives comme Airbnb pour les appartements ou Drivy et OuiCar pour les véhicules par exemple.

Sont également prévus une expérimentation de trois ans sur l'administration par les pharmaciens du vaccin contre la grippe saisonnière chez l'adulte et un renforcement de la lutte contre les déserts médicaux.

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)