Les Bourses européennes terminent en nette hausse

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PARIS (Reuters) - A part un léger repli pour Milan, les Bourses européennes ont terminé lundi en nette hausse, les investisseurs ignorant les risques d'instabilité politique en Italie pour retenir plutôt les nouvelles mesures d'assouplissement monétaire que pourrait annoncer jeudi la Banque centrale européenne.

La démission du président du Conseil italien Matteo Renzi après la défaite cinglante de ce dernier au référendum sur la projet de réforme constitutionnelle a bien fait reculer la Bourse de Milan, mais seulement de 0,21%.

L'indice des banques italiennes a perdu 2,2% et les rendements des obligations souveraines du pays ont pris jusqu'à 14 points de base mais, dans l'ensemble, l'impact sur les marchés a été nettement moins prononcé que ce qui était redouté.

De son côté, Wall Street, qui a marqué une pause vendredi mais reste, pour le Dow Jones du moins, sur une série de quatre hausses hebdomadaires de suite, progresse d'environ 0,5% à l'heure de la clôture en Europe.

À Paris, l'indice CAC 40 a pris 1,0% (+45,50 points) à 4.574,32 points. Le Dax à Francfort s'est adjugé 1,63% et le FTSE à Londres a pris 0,24%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a gagné 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,25% et le Stoxx 600 de 0,56%.

L'annonce de la démission de Matteo Renzi a un temps fait craindre la tenue de législatives anticipées au début 2017, ce qui, le cas échéant, pourrait remettre en cause les projets d'augmentations de capital de Banca Monte dei Paschi di Siena (-4,2%) et d'UniCredit (-3,4%).

Les inquiétudes des investisseurs se sont quelque peu calmées à l'idée que la BCE pourrait, si nécessaire, intervenir sur le marché obligataire, même si rien n'indique qu'elle a acheté lundi plus de titres de dette italienne que d'habitude.

Les marchés s'attendent par ailleurs à ce que l'institution de Francfort, qui tient jeudi une réunion de politique monétaire, prolonge de six mois son programme de rachats d'actifs au-delà de mars 2017 et pour un montant identique, soit 80 milliards d'euros par mois.

Pour revenir à l'Italie, certains investisseurs ne voient pas forcément des échéances électorales dans l'immédiat, ce qui donnerait aux banques du temps pour résoudre leurs problèmes.

"Nous allons probablement avoir (...) un gouvernement technocratique jusqu'aux élections générales de 2018. L'Etat italien, l'Union européenne et la BCE pourraient également devoir aider le secteur bancaire italien (...)", ont noté les gérants Philip Dicken et Adrian Hilton de Columbia Threadneedle.

A part les services aux collectivités (-0,98%) et les télécoms (-0,4%), tous les indices sectoriels européens ont fini en territoire positif, emmenés par les compartiments de l'automobile (+2,32%) et des ressources de base (+2,05%).

Les cours du pétrole, qui ont reculé en début de matinée de 1% dans le sillage de l'euro, sont également repassés dans le vert. Ils ont inscrit la semaine dernière leur meilleure performance hebdomadaire depuis au moins cinq ans dans le sillage de l'annonce de la finalisation par l'Opep d'un accord de réduction de la production.

Sur le marché des changes, l'euro a pris plus de 2 cents pour repasser la barre de 1,07 dollar pour la première fois depuis mi-novembre.

(Patrick Vignal pour le service français, édité par Juliette Rouillon)