UE et Otan renforcent leur coopération avant l'arrivée de Trump

reuters.com  |   |  498  mots

par Robin Emmott et Sabine Siebold

BRUXELLES (Reuters) - L'Otan et l'Union européenne sont parvenues mardi à mettre de côté leurs rivalités pour s'accorder sur un programme en sept points sur des sujets allant de la protection contre les attaques informatiques à la guerre de l'information en passant par la contre-guérilla.

Cet accord, conclu lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Bruxelles n'est pas contraignant et permettra aux six Etats membres de l'Union absents de l'Otan de bénéficier d'un soutien militaire américain.

Les propositions mises sur la table sont censées rassurer l'Europe sur les intentions des Etats-Unis, chef de file de l'Otan, alors que le populiste Donald Trump s'apprête à entrer à la Maison blanche.

Lors de sa campagne électorale, le futur président américain avait laissé entendre qu'il pourrait conditionner le soutien militaire américain à un accroissement des budgets de défense en Europe.

"Nous renforçons le lien transatlantique et le lien vital entre l'Amérique du Nord et l'Europe", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse.

L'accord UE-Otan intervient quelques semaines après un accord conclu entre membres du bloc communautaire sur le financement d'un fonds de défense destiné à l'acquisition d'hélicoptères, d'avions et d'autres équipements militaires, en partie dicté par la volonté d'adresser un message à Donald Trump.

"Avec la modification du contexte sécuritaire, c'est une bonne chose que l'Otan et l'Union européenne combinent leurs efforts", a commenté le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Les attaques informatiques menées par la Russie, la crise des migrants et les Etats en déliquescence situés aux portes de l'Europe nécessitent à la fois une réaction militaire de l'Otan et une approche plus souple de la sécurité en Europe, ont souligné certains des dirigeants réunis à Bruxelles.

L'annexion en 2014 de la Crimée par la Russie a montré les difficultés de l'Occident face à des stratégies non conventionelles, qu'elles soient employées par des pirates informatiques ou par des groupes de combattants sans uniforme ou qu'il s'agisse de campagnes de désinformation.

L'accord conclu mardi prévoit que des experts de l'Union européenne et de l'Otan coopèrent pour détecter et contrer les attaques menées contre les réseaux informatiques et pour se préparer aux attaques de cette nature.

Il prévoit également un approfondissement de la coopération entre l'Union et l'Otan en mer Méditerranée où les deux entités conduisent des opérations. L'idée est qu'elles cessent de se concurrencer comme elles ont pu le faire par le passé.

Le renforcement des liens entre l'Otan et l'UE se heurte toutefois aux réticences de la Grèce qui ne souhaite pas que Bruxelles partage certaines informations sensibles avec la Turquie avec laquelle Athènes entretient une rivalité historique.

(Nicolas Delame pour le service français)