Engie vise une forte croissance de son activité liée aux villes

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PARIS (Reuters) - Engie a annoncé mercredi qu'il visait une croissance de 40% sur trois ans en termes d'Ebitda de ses activités liées aux villes et aux territoires, qui incluent la gestion de réseaux de chaleur et de froid, d'éclairages publics, de transports peu polluants et de systèmes de vidéosurveillance.

Le groupe a précisé lors d'une conférence de presse que ces activités - pour des villes, des aéroports, des zones industrielles, des gares, des campus ou encore des bases militaires - affichaient aujourd'hui un Ebitda de 350 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 2 milliards, l'objectif de croissance étant fixé pour la fin 2018.

Le producteur et distributeur de gaz et d'électricité, également très présent dans les services énergétiques, compte notamment proposer plus d'offres intégrées de ses différents métiers pour répondre aux besoins des villes, dont il souligne qu'elles représentent à elles seules 75% de la consommation d'énergie et 80% des émissions de gaz à effet de serre.

"Nous nous sommes attelés à savoir comment accélérer le passage des villes au nouveau monde de l'énergie et comment revoir de manière drastique tout l'environnement et les systèmes urbains", a déclaré sa directrice générale Isabelle Kocher.

"Autrefois, il y avait des centres de contrôle-commande de l'éclairage public. Demain, il y aura des centres de contrôle-commande qui vont tout absorber : l'éclairage public, la sécurité, le trafic, la qualité de l'air (et) la gestion des réseaux. Ce que nous proposons, c'est une approche précisément intégrée de l'ensemble", a-t-elle également dit.

"Quand on regarde ce dont les villes nous parlent et ce dont elles disent avoir besoin (...), je pense que nous sommes le groupe qui a le jeu de cartes le plus complet."

Engie exploite d'ores et déjà quelque 250 réseaux de chaud et de froid dans le monde et revendique 70% de parts de marché dans la vidéosurveillance des villes en France, avec près de 600 municipalités équipées.

Le groupe, qui se dit prêt à des partenariats si nécessaire, travaille par exemple avec IBM à la sécurisation d'une base militaire en cours de construction au Moyen-Orient ou encore à un projet de prise en charge globale de l'énergie et des services d'un campus universitaire "de taille critique" aux Etats-Unis.

Isabelle Kocher a également souligné qu'Engie était en avance "à tous points de vue" sur son plan de transformation sur trois ans, qui prévoit 15 milliards d'euros de cessions d'actifs - dont 41% sont déjà signées -, 22 milliards d'investissements et des économies récurrentes ayant un impact cumulé net sur son Ebitda de 1 milliard à horizon 2018.

"Le contrat que nous avons avec le marché est un contrat sur trois ans", a-t-elle rappelé, soulignant que le groupe était actuellement "dans la partie la plus ingrate" de son plan, à savoir celle des cessions.

"On reste sur notre plan à trois ans que le conseil d'administration 'monitore' de près."

Ces propos interviennent une semaine après des déclarations du président du conseil d'administration d'Engie Gérard Mestrallet réaffirmant son soutien à Isabelle Kocher, que des articles de presse disaient fragilisée par la chute du cours de Bourse du groupe et la difficile mise en oeuvre du plan de transformation.

(Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)