Notre-Dame-des-Landes, un "test" pour Cazeneuve, dit Retailleau

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PARIS (Reuters) - La gestion du dossier du projet de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) sera un test pour le nouveau Premier ministre Bernard Cazeneuve, a estimé jeudi le sénateur Les Républicains (LR) de Vendée Bruno Retailleau, proche de François Fillon.

L'évacuation du site de 1.600 hectares occupé par les opposants au projet et situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes s'annonce comme l'un des sujets épineux de la fin du quinquennat de François Hollande.

Pour tenter de déminer une crise qui dure depuis cinquante ans, le chef de l'Etat a organisé une consultation locale en juin dernier qui a vu le projet, dont les opposants mettent en doute la pertinence, recueillir 55% de voix favorables.

Manuel Valls, qui a quitté Matignon mardi pour se lancer dans la course à l'élection présidentielle, a fait savoir mi-novembre que les travaux de construction commenceraient "dès que possible".

"On a eu un référendum (avec un verdict-NDLR) net et clair et 178 décisions de justice toutes dans le même sens", a dit Bruno Retailleau sur RTL.

"Est-ce que le Premier ministre Bernard Cazeneuve acceptera de suivre la voix du peuple et surtout fera-t-il exécuter les décisions de justice?", a-t-il ajouté. "Je l'espère ce sera un test important pour lui".

"On voit bien qu'il n'y aura plus de réforme dans ce quinquennat (...), qu'au moins il ait le courage de prendre cette décision".

Pour le président du groupe LR au Sénat, François Hollande doit se conformer au résultat de la consultation comme il s'y était engagé.

"Si en permanence les élus au plus haut sommet de l'Etat disent des choses et font l'inverse, il ne faut pas s'étonner que les Français soient complètement dépités, qu'ils se réfugient dans le vote extrême ou dans l'abstention", a-t-il dit.

Une première tentative d'évacuation du site avait échoué en 2012. Début octobre, plusieurs milliers d'opposants au projet ont manifesté pour affirmer leur détermination à défendre la ZAD, la "zone d'aménagement différée", qu'ils ont rebaptisée "zone à défendre".

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)