Jérôme Cahuzac condamné à 3 ans de prison sans aménagement

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PARIS (Reuters) - L'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac a été condamné jeudi à trois ans de prison ferme pour son compte caché à l'étranger, scandale le plus retentissant du quinquennat de François Hollande.

Jérôme Cahuzac ira donc en prison.

Le président de la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Peimane Ghaleh-Marzban, a en effet estimé que seule une peine d'incarcération effective, sans aménagement possible, pouvait sanctionner cette "faute pénale d'une exceptionnelle gravité, destructrice du lien social".

Sa condamnation est conforme aux réquisitions du Parquet national financier (PNF), qui avait demandé une peine "sévère" envers un homme qui a "flétri l'honneur" de la France.

Jusqu'à deux ans, une peine de prison ferme peut en effet être intégralement aménagée (semi-liberté ou bracelet électronique). Mais à partir de trois ans, le condamné passe nécessairement par la case prison, au moins pour un temps.

L'ex-ministre du Budget, également condamné à cinq ans d'inéligibilité, a été reconnu coupable des trois infractions pour lesquelles il était poursuivi : fraude fiscale, blanchiment et fausse déclaration de patrimoine.

Ses avocats avaient appelé le tribunal à prononcer une "juste" peine à son endroit, le décrivant comme un homme "fini", marqué du sceau "indélébile" de la "trahison" après les révélations sur son compte caché à l'étranger.

Pourfendeur de la fraude fiscale lorsqu'il était ministre de François Hollande, Jérôme Cahuzac, 64 ans, a été contraint à la démission en mars 2013, après des mois de dénégations, jusque devant l'Assemblée nationale.

Durant son procès, il a expliqué s'être retrouvé pris dans une "mécanique" très dure à arrêter, après l'ouverture d'un premier compte en Suisse destiné, selon lui, à financer de manière occulte une éventuelle campagne présidentielle de l'ancien Premier ministre Michel Rocard, en 1992-1993.

S'ensuit une "fuite en avant" presque "logique et mécanique", dit-il : un autre compte, ouvert en Suisse et transféré à Singapour par "peur" d'être découvert, et des actes de blanchiment liés, selon lui, à son incapacité à renoncer à un certain train de vie.

(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)