La justice va enquêter sur les anomalies de l'usine d'Areva du Creusot

reuters.com  |   |  306  mots

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur les anomalies détectées à l'usine d'Areva du Creusot (Saône-et-Loire) dans la fabrication de pièces de réacteurs nucléaires, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

L'enquête a été ouverte mercredi pour "mise en danger d'autrui, faux et usage de faux et tromperie aggravée" et a été confiée à la gendarmerie nationale, a précisé la source.

"Nous n'avons pas été informés à ce stade. Le groupe se tient bien sûr à la disposition de la justice et communiquera en toute transparence tous les éléments à sa disposition", a indiqué une porte-parole d'Areva.

L'enquête fait notamment suite à un signalement de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Après la détection fin 2014 d'une anomalie sur la cuve du réacteur EPR en construction à Flamanville (Manche), l'ASN avait demandé au groupe de procéder à un audit de son usine de Creusot Forge qui a mis en évidence des irrégularités dans le contrôle de pièces produites depuis 1965, des falsifications n'étant pas exclues.

A fin septembre, selon l'ASN, Areva avait notamment identifié 87 irrégularités portant sur des réacteurs en fonctionnement d'EDF, 20 portant sur des équipements destinés à l'EPR de Flamanville et une concernant un générateur de vapeur prévu pour le réacteur n°5 de la centrale de Gravelines (Nord), qui est arrêté pour des contrôles.

Des associations antinucléaires avaient déjà annoncé en octobre une plainte contre Areva NP et EDF après la détection d'une anomalie sur le réacteur n°2 de la centrale alsacienne de Fessenheim (Haut-Rhin), lui aussi arrêté et pour lequel l'ASN a suspendu le certificat d'un générateur de vapeur.

(Chine Labbé et Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)