Après UberPOP, l'application Heetch en procès à Paris

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PARIS (Reuters) - Les deux fondateurs de l'application de transport entre particuliers Heetch, ainsi que la compagnie, comparaissent jeudi et vendredi à Paris, notamment pour exercice illégal de la profession de taxi.

Leur procès intervient quelques mois après la condamnation de la société Uber France à 800.000 euros d'amende pour son application controversée UberPop, suspendue dès juillet 2015 en raison de pressions de la part des chauffeurs de taxi et des autorités.

Mais pour ses dirigeants, Heetch n'a "rien à voir avec UberPop".

"UberPop c'était une plateforme qui permettait à des conducteurs (non professionnels, NDLR) de gagner de l'argent, d'en faire un métier", a déclaré jeudi à la presse l'un des fondateurs de Heetch, Teddy Pellerin.

"Heetch c'est une plateforme qui permet aux jeunes de rentrer chez eux le soir, avec des conducteurs (...) qui vont pouvoir simplement amortir une partie des frais de leur voiture", a-t-il ajouté avant l'ouverture du procès.

"Tous nos conducteurs sont bloqués à 6.000 euros par an", a-t-il par ailleurs souligné, assurant qu'ils gagnaient en moyenne 1.800 euros via cette plateforme. "On est dans une notion de partage de frais", dit Teddy Pellerin.

Ses fondateurs mettent par ailleurs en avant la cible particulière de l'application : un public jeune, qui s'en sert le soir et la nuit, principalement en banlieue.

L'inquiétude des chauffeurs de taxis est toutefois grande. Le 22 juin dernier, le procès de Heetch avait dû être reporté en raison de la trop grande affluence de chauffeurs désirant se porter partie civile. Depuis, le nombre de parties civiles a été multiplié par cinq, a indiqué jeudi la présidente. Environ 1.480 chauffeurs de taxis et associations ou syndicats représentatifs sont parties civiles dans le dossier.

L'application Heetch, lancée en 2013 en France, revendique quelque 30.000 conducteurs à Paris, Lille, Lyon, Stockholm, Varsovie, Bruxelles et Milan. Selon ses fondateurs, 100.000 trajets sont effectués chaque semaine via la plateforme dans les villes qu'elle dessert.

Les trois prévenus sont poursuivis pour exercice illégal de la profession de taxi, pratique commerciale trompeuse et organisation d'un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non-professionnels.

Vendredi, le jugement devrait être mis en délibéré.

(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)