L'armée syrienne poursuit sa progression dans Alep-Est

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Les forces loyalistes ont repris la vieille ville d’alep[reuters.com]
(Crédits : © Omar Sanadiki / Reuters)

ALEP/BEYROUTH, Syrie (Reuters) - L'armée syrienne a poursuivi vendredi sa progression dans Alep-Est, au sol et avec l'appui de bombardements aériens, dans le but d'en chasser les rebelles qui occupent cette partie de la grande ville du nord de la Syrie depuis 2012.

Les forces loyalistes ont enregistré des succès foudroyants ces derniers jours et ont repris la vieille ville, mais elles se sont heurtées jeudi à des groupes d'insurgés à l'ouest et au sud de l'ancienne citadelle.

Toutefois, la reprise de la totalité d'Alep semble désormais une question de jours, ce qui pourrait changer le cours de la guerre civile qui ravage le pays depuis bientôt six ans.

"Jusqu'à présent, 32 des 40 quartiers d'Alep-Est ont été repris", dit-on de source militaire. "L'avance des troupes est conforme à ce qui était prévu, et parfois même plus rapide".

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui rend compte du conflit grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain, rapporte que des combats ont fait rage toute la nuit et se poursuivaient vendredi sur les lignes de front, notamment dans le quartier de Cheikh Saïd, dans le sud d'Alep-Est.

Des journalistes de Reuters dans la vieille ville ont entendu pas moins de neuf raids aériens en une demi-heure.

Un responsable du groupe rebelle Djabha Chamiya basé en Turquie a confirmé que, comme les jours précédents, des bombardements frappaient la ville. "Hélicoptères, avions, obus, comme tous les jours, ça ne change pas", a-t-il dit.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé jeudi que l'armée syrienne avait suspendu ses "opérations militaires actives" dans l'est d'Alep car des opérations étaient en cours pour évacuer des civils.

L'armée russe a effectivement annoncé vendredi avoir aidé ces dernières 24 heures plus de 8.000 Syriens, dont près de 3.000 enfants, à fuir les quartiers d'Alep-Est encore contrôlés par les rebelles.

Des dizaines de milliers de civils, 100.000 selon les Nations unies, sont encore dans Alep-Est et leur sort inquiète au plus haut point les organisations d'aide humanitaire.

Selon Taoufik Chamaa, de l'Union syrienne des organisations de secours et soins médicaux, 1.500 personnes ont besoin d'une évacuation médicalisée.

Le Comité international de la Croix-Rouge, qui réclame un cessez-le-feu pour permettre une intervention humanitaire, dit que la situation est "catastrophique".

(Laïla Bassam à Alep, Lisa Barrington et Tom Perry à Beyrouth et Andrew Osborn à Moscou; Gilles Trequesser pour le service français)