L'Assemblée générale de l'Onu réclame une trêve en Syrie

reuters.com  |   |  491  mots

par Michelle Nichols

NATIONS UNIES (Reuters) - L'Assemblée générale des Nations unies a voté vendredi par 122 voix contre 13 une résolution réclamant une trêve immédiate en Syrie, un accès à l'aide humanitaire et la fin de tous les sièges, y compris celui d'Alep.

Trente-six pays se sont abstenus de voter sur ce texte d'inspiration canadienne, qui n'a aucune valeur contraignante, contrairement aux résolutions adoptées par le Conseil de sécurité. Mais le veto russe, exercé à six reprises depuis le début du conflit syrien, a paralysé l'action de cet organe onusien.

"Avec ce vote, il s'agit de se lever et de dire à la Russie et (au président syrien Bachar al) Assad de stopper ce carnage", a expliqué l'ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, Samantha Power, lors du débat précédant la mise aux voix du texte.

Au nom de la Russie, qui soutient militairement et politiquement Assad, l'ambassadeur Vitali Tchourkine avait déclaré dès jeudi face à la presse qu'"attendre que cela aboutisse à une sorte de demi-tour spectaculaire dans la situation en Syrie est irréaliste".

La résolution adoptée par l'Assemblée générale, préparée par la délégation canadienne, demande au secrétaire général de faire le point dans les 45 jours sur la mise en oeuvre de cet appel à une trêve.

L'ambassadeur canadien à l'Onu, Marc-André Blanchard, a reconnu que l'initiative ne constituait pas une solution au conflit, mais qu'elle était une déclaration importante.

"C'est le rappel qu'au-dessus de tout le reste, les vies des Syriens doivent être notre priorité. Ils sont notre priorité et le monde ne restera pas silencieux tandis qu'ils souffrent sans assistance", a-t-il dit lors du débat.

L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a souligné lui que les autorités de son pays menaient une "guerre contre le terrorisme" "au nom du monde entier".

Il a ajouté que les sanctions imposées à la Syrie avaient affecté "en premier lieu" ses compatriotes syriens et "nui à la faculté du gouvernement syrien de répondre aux besoins quotidiens des citoyens syriens, notamment ceux qui souffrent du la guerre terroriste imposée à (son) pays".

Tchourkine a lui aussi fustigé les sanctions imposées à la Syrie. "Vous asphyxiez lentement cette population dont vous prétendez ardemment vous préoccuper", a-t-il dit vendredi.

Tandis que se réunissait l'Assemblée générale de l'Onu, l'armée syrienne a poursuivi vendredi son offensive sur Alep-Est, avec troupes au sol appuyées par l'aviation.

Les forces loyalistes ont enregistré des succès foudroyants ces derniers jours et ont repris la vieille ville. A tel point que la reconquête d'Alep, divisée depuis l'été 2012, paraît désormais être une question de jours, ce qui pourrait modifier le cours de la guerre civile qui ravage le pays depuis bientôt six ans.

(Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)