Attentat à Istanbul : Le gouvernement évoque la piste kurde

reuters.com  |   |  336  mots

ANKARA (Reuters) - Le gouvernement turc a désigné dimanche les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme étant à l'origine d'un double attentat samedi soir à Istanbul qui a fait, selon un dernier bilan, 38 morts et 155 blessés.

Les attaques n'ont pas été revendiquées mais le Premier ministre, Binali Yildirim, a déclaré qu'il ne faisait "pratiquement aucun doute que c'était l'oeuvre du PKK".

D'après le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, le bilan s'est alourdi dans la nuit à 38 morts, dont 30 policiers. Sur les 155 blessés pris en charge, 14 étaient en soins intensifs dimanche matin.

Treize suspects ont été arrêtés, a-t-il dit, promettant que "tôt ou tard, nous aurons notre vengeance".

L'attaque s'est produite près du stade de football du Besiktas Istanbul, deux heures après la fin d'un match de championnat contre l'équipe de Bursaspor.

Une voiture piégée a d'abord explosé vers 22h30 devant la Vodafone Arena, à proximité de membres des forces de l'ordre. Moins d'une minute plus tard, un kamikaze présumé s'est fait exploser alors qu'il était entouré de policiers dans le parc Macka à proximité du stade.

Les autorités ont déclaré dimanche jour de deuil national. Une marche contre le terrorisme est prévue à Istanbul.

Le président Recep Tayyip Erdogan a annulé un déplacement prévu au Kazakhstan.

"Personne ne doit douter qu'avec la volonté de Dieu, nous surmonterons la terreur, les organisations terroristes (...) et les forces derrière elles en tant que pays et nation", a-t-il dit dans un communiqué.

La Turquie a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois, certains très meurtriers comme celui commis par deux kamikazes qui a fait 45 morts le 28 juin à l'aéroport international d'Istanbul.

Certaines attaques ont été revendiquées par l'organisation Etat islamique, d'autres par les séparatistes kurdes ou des organisations militantes d'extrême gauche.

(Humeyra Pamuk et Tuvan Gumukcu, avec la rédaction d'Istanbul, Henri-Pierre André et Gilles Trequesser pour le service français)