Franklin Templeton mise sur les obligations italiennes

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LONDRES (Reuters) - Le mouvement haussier des obligations souveraines européennes n'est pas tout à fait terminé, a estimé lundi David Zahn, gérant de Franklin Templeton, qui privilégie l'Italie et n'exclut pas d'investir sur le marché français s'il venait à être sous pression à l'approche de l'élection présidentielle du printemps.

Après trois décennies de hausse, le rally des marchés obligataires mondiaux donne des signes de fatigue face à la reprise de la croissance mondiale, à l'accélération de l'inflation et aux perspectives de relance budgétaire aux Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump, qui entre vendredi à la Maison blanche.

Pour David Zahn toutefois, les risques politiques dans la zone euro et le programme d'achat d'obligations de la Banque centrale européenne sont de nature à soutenir le marché dans la région.

"On n'est pas tout à fait à la fin du mouvement haussier en Europe", a-t-il dit lors d'un événement organisé par Franklin Templeton à Londres.

Zahn, responsable Taux en Europe au sein de Franklin Templeton Fixed Income Group, a précisé qu'il surpondérait désormais la dette souveraine italienne dans son portefeuille.

"On apprécie le 10 ans italien actuellement", a dit le gérant en minimisant l'impact de la baisse de la note du pays par l'agence DBRS vendredi.

"Le ratio dette/PIB commence à plafonner, l'Italie va poursuivre sur la voie des réformes et commence à résoudre les problèmes de son système bancaire", a-t-il fait valoir.

Zahn avait réduit son exposition à la dette italienne l'an dernier à l'approche du référendum constitutionnel du 4 décembre mais il l'a de nouveau renforcée en fin d'année.

Il n'exclut pas non plus d'acheter de la dette française si des opportunités se présentent avant l'élection présidentielle qui aura lieu en avril et mai.

Mais il faudrait pour cela que l'écart de taux entre les obligations souveraines allemandes et françaises augmente d'au moins 50 points de base, a-t-il estimé.

Le différentiel entre le rendement du 10 ans français et son équivalent allemand est actuellement de 55 points de base.

Les fonds supervisés par Zahn ne contiennent pas de dette française parmi leurs quelque deux milliards d'euros d'actifs sous gestion.

Le gérant a ajouté surpondérer les obligations britanniques, un bon moyen selon lui de se couvrir contre les risques d'un "Brexit dur".

(Dhara Ranasinghe, Véronique Tison pour le service français)