Ni "miel" ni cumul, Fillon tient bon face aux élus LR

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Fillon tient bon devant les elus lr[reuters.com]
(Crédits : © Philippe Wojazer / Reuters)

PARIS (Reuters) - François Fillon a martelé mercredi devant les parlementaires de son parti qu'il ne mettrait ni "miel" ni "douceurs" dans son programme et leur a redit son refus de revenir sur la loi de non-cumul des mandats, ont rapporté des participants.

Le candidat de la droite et du centre à la présidentielle avait choisi de réunir les élus Les Républicains à huis clos à son QG de campagne pour les presser de passer à "l'offensive", mais aussi verser un peu de baume après les réserves émises sur la "radicalité" de son programme et les critiques contre le non-cumul des mandats, qui passe mal dans son camp.

"Je sais ce que vous ressentez, j'ai dû quitter ma mairie pour prendre la région, c'était un déchirement. Mais en juillet-août-septembre, on devra faire voter des textes lourds, c'est la priorité", a-t-il plaidé, selon un participant.

"Le sujet institutionnel pourra être évoqué dans un second temps. Pouvoirs, statut des parlementaires pourront être évoqués lorsque le redressement national aura été enclenché", a-t-il ajouté. "C'est définitivement enterré", témoigne un élu.

Déjà samedi dernier, lors du conseil national de LR, François Fillon avait estimé que revenir sur la loi de non-cumul des mandats, qui entrera en vigueur aux législatives de juin, ne serait pas compris des Français qui "réclament des élus efficaces et disponibles". "Ce serait un bien mauvais début de mandat", avait-il lancé.

APPEL A LA MOBILISATION

"C'est ici que cela se passe", a-t-il souligné mercredi, "à moi de faire les efforts nécessaires pour rassembler tout le monde". "La seule question fondamentale, c'est redresser le pays : un boulot pour tous les Français et la sécurité".

"Si on veut mettre du miel partout, des douceurs on échouera. Maintenant il faut que la campagne s'enclenche et pour cela qu'on y voie plus clair sur nos adversaires", a-t-il dit, opposant un refus définitif aux sarkozystes, tels Laurent Wauquiez ou Christian Estrosi, qui réclament plus de "social".

Le candidat avait appelé samedi dernier ses troupes nouvellement fédérées à "la discipline" et raillé les "vapeurs" de certains.

"J'ai besoin que vous vous engagiez à fond dans la campagne, dans son organisation, sur votre territoire", a-t-il insisté mercredi, en demandant aux élus de "ne pas s'occuper des sondages".

"J'en relativise l'importance, 'ça m'en touche une sans faire bouger l'autre' comme disait Chirac", a-t-il ironisé.

Après une première étape mercredi dernier dans les Alpes-Maritimes consacrée à ses mesures sur l'immigration, mais éclipsée par les critiques de Christian Estrosi sur son programme, la campagne de François Fillon se concentrera sur la formation et l'apprentissage jeudi.

Le candidat se rend dans l'Ain, où il retrouvera notamment Laurent Wauquiez, ex-lieutenant de Nicolas Sarkozy, qui a plaidé sans succès auprès de lui pour un retour à la défiscalisation des heures supplémentaires et lui a demandé samedi de parler à "la France qui travaille, (...) à ceux qui se donnent du mal".

(Emile Picy et Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)