L'ex-n°1 de Volkswagen nie avoir su tôt sur le Dieselgate

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L'ancien n°1 de volkswagen dit n'avoir rien dissimule[reuters.com]
(Crédits : © Hannibal Hanschke / Reuters)

BERLIN (Reuters) - L'ex-président du directoire de Volkswagen Martin Winterkorn a refusé jeudi de dire à des députés allemands quand il avait eu connaissance pour la première fois de l'existence d'un mécanisme de trucage des tests anti-pollution de certains modèles diesel du groupe, tout en assurant n'avoir rien dissimulé.

Depuis le début du scandale en septembre 2015, le constructeur automobile affirme que les membres de son directoire n'avaient pas été informés des infractions mises en cause avant la fin du mois d'août de cette année-là et qu'ils avaient eux-mêmes informé les autorités américaines au début du mois de septembre.

Prié par une commission du Bundestag de dire s'il avait été informé plus tôt de l'existence d'un logiciel visant à fausser les résultats des mesures d'émissions polluantes, Martin Winterkorn a répondu : "Ce n'est pas le cas."

Il s'est refusé à toute précision en arguant du fait qu'une information judiciaire était en cours sur le sujet.

"Moi aussi, je suis en quête de réponses satisfaisantes", a-t-il dit lors cette audition, à l'occasion de ses premières déclarations publiques sur le Dieselgate depuis son intervention à la télévision le 22 septembre 2015, 24 heures avant sa démission de la direction du numéro un européen de l'automobile.

"Il est incompréhensible que je n'aie pas été informé plus tôt et sans ambiguïté", a-t-il ajouté.

Son audition par les députés a duré environ deux heures, avec une déclaration préliminaire d'une dizaine de minutes avant qu'il soit interrogé par les parlementaires.

L'ex-dirigeant de 69 ans a répondu à toutes les questions, sans recourir à l'assistance des deux avocats qui l'accompagnaient.

Herbert Behrens, élu du parti de gauche Die Linke et membre de la commission, n'a pas caché sa frustration à l'issue de cette audition. "Nous n'avons pas pu parvenir à une meilleure compréhension sur le fond", a-t-il dit à la presse.

Un conseiller juridique de Volkswagen, Gerwin Postel, a quant à lui invoqué son droit au silence en arguant de la poursuite des investigations du parquet de Brunswick.

(Andreas Cremer; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)