Première dirigeante reçue par Trump, May promet un entretien franc

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LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May, qui sera vendredi prochain le premier dirigeant étranger reçu par Donald Trump à la Maison blanche, a prévenu dimanche qu'elle n'aurait "pas peur" de lui dire lorsqu'elle jugera inacceptables ses actes ou ses déclarations.

Invitée de la BBC, la dirigeante conservatrice a déclaré qu'elle utiliserait cette occasion pour débattre des futures relations commerciales entre la Grande-Bretagne, engagée sur la voie d'une sortie de l'Union européenne, et les Etats-Unis.

La "relation spéciale" entre Londres et Washington constitue une des bases de la diplomatie britannique, appelée à revêtir une importance accrue une fois acté le divorce avec l'UE.

Les discussions, a ajouté May, porteront aussi sur l'Otan et les défis communs dont la lutte cotre le terrorisme.

Interrogée sur la mobilisation des Marches des femmes organisées samedi contre le 45e président des Etats-Unis, Theresa May a rappelé qu'"(elle avait) déjà dit que certains propos tenus par Donald Trump au sujet des femmes étaient inacceptables". "Il s'en est du reste excusé pour certains d'entre eux", a-t-elle ajouté.

"Lorsque je m'assiérai (à côté de Trump), je pense que la principale affirmation sur le rôle des femmes, ce sera le simple fait que je suis une femme Première ministre", a continué celle qui a succédé à David Cameron à la tête du gouvernement britannique.

"Chaque fois que je jugerai une chose inacceptable, je n'aurai pas peur de le dire à Donald Trump", a ajouté May.

Depuis son élection, Donald Trump s'est réjoui de la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne, s'est affiché à la Trump Tower avec le partisan nationaliste Nigel Farage et s'est proposé de signer rapidement un accord commercial bilatéral avec le Royaume-Uni.

Mais dans la période de transition qui s'est ouverte après sa victoire du 8 novembre, les relations entre son équipe et le gouvernement britannique ont été difficiles à mettre en place. La sortie de Trump sur Farage, dont il a dit qu'il ferait un très bon ambassadeur britannique à Washington, a notamment crispé la Première ministre, que l'ex-patron du Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip) a sévèrement critiquée.

Sean Spicer, le nouveau porte-parole de la Maison blanche, a par ailleurs annoncé samedi soir que Donald Trump rencontrerait également son homologue mexicain, Enrique Peña Nieto, le 31 janvier. Les deux hommes discuteront à coup sûr du "mur" que le nouveau locataire de la Maison blanche veut construire le long de la frontière avec le Mexique.

La volonté exprimée par Trump de renégocier l'Accord de libre-échange d'Amérique du Nord (Aléna), qui unit les Etats-Unis au Mexique et au Canada depuis 1994, sera aussi au menu de leur discussion.

Le président américain et son homologue canadien, Justin Trudeau, ont discuté samedi au téléphone et sont convenus d'avoir de nouveaux entretiens dans les jours à venir.

Vladimir Poutine a pour sa part fait savoir par le truchement de son porte-parole qu'il était prêt à rencontrer le nouveau président américain. Il faudra cependant plusieurs mois pour préparer une telle rencontre, a prévenu Dmitri Peskov à la BBC.

(Kylie MacLellan et William James avec Jeff Mason et Roberta Rampton à Washington; Julie Carriat et Henri-Pierre André pour le service français)