Les salariés de la centrale de Fessenheim font pression sur le conseil d’administration

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Les salaries de la centrale de fessenheim en greve[reuters.com]
(Crédits : © Vincent Kessler / Reuters)

STRASBOURG (Reuters) - Les salariés de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), promise à fermeture par François Hollande, se sont mis en grève lundi à la veille d'une réunion du conseil d'administration d'EDF qui doit accepter ou non l'indemnisation proposée par l'Etat.

La direction et les syndicats de la centrale, qui n'étaient pas en mesure à la mi-journée de donner un pourcentage de grévistes, entendent faire pression sur les administrateurs pour qu'ils refusent les 400 millions d'euros - auxquels s'ajouterait une part variable - et par là même la fermeture de la doyenne des centrales nucléaires françaises.

Contrairement à ce qu'ils avaient annoncé, les salariés n'ont pas procédé à une baisse de charge, celle-ci ayant été interdite par un message de sécurité faisant état d'un risque pour le réseau en période de forte demande liée au froid, a indiqué à Reuters Jean-Luc Cardoso, délégué CGT.

Intitulé "Ne laissons pas l'Etat mettre Fessenheim dans le noir", un défilé avec bâtons lumineux rassemblera lundi soir salariés d'EDF, élus locaux et population dans les rues de la commune.

"Nous vous demandons de refuser le sacrifice de notre patrimoine", ont affirmé les élus du Comité d'entreprise du site alsacien dans une tribune publiée par Le Monde le week-end dernier.

Les représentants des salariés dénoncent la perte de 2.000 emplois - un millier au sein de la centrale, plus les emplois indirects - et "le gâchis financier, industriel, social et climatique" que représenterait, selon eux, une fermeture anticipée.

D'abord promise pour 2016, la mise à l'arrêt des deux réacteurs de 900 mégawatts, lancés au bord du Rhin en 1977, est désormais prévue en 2018, lorsque l'EPR de Flamanville, une centrale de nouvelle génération, entrera en service.

Les écologistes mais également les collectivités allemandes situées de l'autre côté du fleuve demandent la fermeture de la centrale en raison de son âge et de sa situation, dans une zone soumise à des risques sismiques et d'inondation.

Alors que le comité central d'entreprise d'EDF s'est prononcé contre la fermeture le 10 janvier, les représentants du personnel au sein du conseil d'administration devraient réitérer leur vote en refusant le montant de l'indemnisation.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)