Le président de Chypre confiant dans la suite des négociations

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(Crédits : Vincent Kessler)

STRASBOURG (Reuters) - Le président de la république de Chypre, Nicos Anastiades, s'est dit confiant mardi quant à l'évolution des négociations sur une réunification de l'île, dont le nord est occupé par la Turquie, en dépit du refus d'Ankara d'en retirer ses troupes.

Les négociations entre les communautés chypriotes grecque et turque ainsi qu'avec le Royaume-Uni, la Grèce et la Turquie, les trois puissances garantes du statut de l'île depuis son indépendance en 1960, ont repris début janvier à Genève, avant de s'interrompre sans résultat.

"Il y a eu beaucoup de déceptions après la première rencontre à Genève, mais il s'agissait du début d'un processus de négociations", a relativisé Nicos Anastiades à Strasbourg en s'adressant à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, institution paneuropéenne dont son pays assume depuis novembre la présidence semestrielle.

"Nous avons fait des progrès", a-t-il ajouté, mettant au nombre de ceux-ci "le fait même que tout le monde vienne autour de la table". "Et je me réfère tout particulièrement à la Turquie", a-t-il ajouté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé le 13 janvier dernier son refus de voir ses troupes quitter l'île.

"Nous serons là pour toujours", a-t-il déclaré à des journalistes à Istanbul.

Le président chypriote a indiqué qu'il rencontrerait jeudi Mustafa Akinci, son homologue de la République turque de Chypre nord, une entité reconnue par la seule Turquie, ainsi qu'un représentant des Nations Unies, pour prendre des décisions sur la suite des négociations.

L'armée turque était intervenue à Chypre en 1974 pour protéger la minorité turcophone, en réaction à une tentative de coup d'Etat militaire fomentée par Athènes en vue de rattacher l'île à la Grèce.

Quelque 30.000 soldats turcs sont toujours présents à Chypre nord, où environ 200.000 personnes, soit 20% de la population de l'île, vivent sur 36% de son territoire.

Le statut de garant de 1960, dont s'était alors prévalue la Turquie, est non seulement "désuet et dépassé", mais également "contraire à la charte des Nations unies", en ce qu'elle garantit la souveraineté des Etats, a estimé Nicos Anastiades.

"Nous avons soumis une proposition globale qui donne des garanties aux inquiétudes de l'une et l'autre communauté", a-t-il affirmé à propos du projet de confédération négocié avec Chypre nord.

"Le Conseil de sécurité des Nations unies est le seul interlocuteur que nous accepterons à la fin de ces négociations comme garant de cette solution", a-t-il ajouté.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)