BRUXELLES (Reuters) - La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière des États membres de l'Union européenne, a maintenu mardi son objectif d'investir près de 20 milliards d'euros par an dans la lutte contre le changement climatique au cours des cinq prochaines années.

L'an dernier, l'institution a prêté 83,8 milliards d'euros au total, dont 19 milliards consacrés à des projets de lutte contre le réchauffement.

"Nous, Européens, devons prendre le tête du monde libre contre les climatosceptiques", a déclaré le président de la BEI, Werner Hoyer, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

"Nous comptons consacrer 100 milliards d'euros à l'action climatique au cours des cinq prochaines années, la plus importante contribution d'une institution multilatérale."

La BEI semble ainsi répondre à la posture climatosceptique du nouveau président américain Donald Trump, qui a promis de renforcer l'exploitation des énergies fossiles aux Etats-Unis et de revenir sur les règlementations mises en place par son prédécesseur pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Le projet de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne préoccupe également la BEI, Londres étant l'un des quatre principaux actionnaires de la banque, avec 16% des parts.

Werner Hoyer a déclaré que l'impact du Brexit sur la BEI était "totalement flou". Il n'a pas exclu que le Royaume-Uni reste actionnaire même après sa sortie, ce qui nécessiterait l'aval de Londres et des 27 autres pays membres de l'UE.

"Nous manquerions au Royaume-Uni si nous devions réduire nos activités là-bas ou disparaître complètement", a-t-il dit, rappelant que la BEI avait prêté l'an dernier plus de 7 milliards d'euros au Royaume-Uni.

(Francesco Guarascio; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)