PSA attend jusqu'à 2 milliards d'euros de synergies avec Opel

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LONDRES/FRANCFORT (Reuters) - Le groupe PSA attend entre 1,5 milliard d'euros et deux milliards d'euros de synergies annuelles d'un rapprochement avec Opel/Vauxhall, ont déclaré mercredi à Reuters deux sources proches du dossier.

PSA a annoncé la semaine dernière étudier une acquisition de la filiale européenne de l'américain General Motors. Ce projet a soulevé dans un premier temps une vague d'inquiétudes sur l'emploi et l'avenir des sites en Allemagne et en Grande-Bretagne, les deux grands marchés d'Opel et Vauxhall.

Selon une des sources, les réductions de coûts viendraient essentiellement de la mise en commun des achats et de la Recherche & Développement, grâce au partage de plateformes de véhicules et à la convergence des technologies de motorisations.

Elle n'a pas précisé en revanche au bout de combien d'années le montant de synergies serait atteint. Les deux groupes devront en effet faire coïncider progressivement le cycle de vie de leurs produits - sept ans en moyenne dans l'automobile.

PSA a refusé de commenter ces informations.

Deux autres sources proches du dossier ont indiqué que les discussions engagées par le président du directoire Carlos Tavares avec les responsables politiques et syndicaux des deux principaux pays concernés - l'Allemagne et le Royaume-Uni - afin de déminer le terrain, pourraient retarder la conclusion de l'opération. A ce jour, PSA et GM espèrent parvenir à un accord en mars.

Pour Dominic O'Brien, analyste chez BNP Paribas, le rapprochement pourrait même produire des économies de deux milliards d'euros avec 1,2 milliard venant des achats, 0,4 milliard de la R&D et 0,4 milliard via une réduction d'effectifs qu'il chiffre à 6.000 emplois.

Opel emploie 38.000 personnes, dont une moitié en Allemagne et 4.500 au Royaume-Uni.

Après s'être entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel, Carlos Tavares doit rencontrer la Première ministre britannique Theresa May. Il a promis aux syndicats allemands d'honorer tous les accords syndicaux d'Opel, qui courent jusqu'aux années 2019-2020 selon les organisations syndicales.

Si les discussions aboutissent, le nouveau groupe issu de la fusion aurait un chiffre d'affaires cumulé de 75 milliards d'euros et une part de marché de 16% en Europe. Les chiffres de janvier ont montré qu'une combinaison permettrait à PSA de redevenir deuxième constructeur européen, toujours derrière Volkswagen mais devant le groupe Renault.

(Pamela Barbaglia et Arno Schuetze, avec Gilles Guillaume et Laurence Frost à Paris, édité par Jean-Michel Bélot)