Le Guatemala bloque un bateau néerlandais proposant des avortements

reuters.com  |   |  299  mots
Le guatemala bloque un bateau neerlandais proposant des avortements[reuters.com]
(Crédits : © Paul Mcerlane / Reuters)

PUERTO SAN JOSE, Guatemala (Reuters) - L'armée guatémaltèque a arraisonné jeudi un navire transportant un stock de pilules abortives, l'empêchant ainsi d'embarquer à bord des femmes souhaitant interrompre leur grossesse, soulignant que les avortements sont interdits par la constitution du pays.

Le bateau, exploité par l'association néerlandaise pro-choix Women on Waves ("Femmes sur les vagues"), ainsi que certains des sept membres de son équipage, ont été placés en détention par l'armée alors qu'il avait jeté l'ancre dans un port privé de Puerto San José, ville située à 120 kilomètres au sud de la capitale, a déclaré Leticia Zenevich, porte-parole de l'association.

Cette dernière propose gratuitement des avortements non chirurgicaux à des femmes enceintes jusqu'à 10 semaines. L'association emmène ces femmes à bord de son bateau jusqu'aux eaux internationales, où les lois de pays interdisant l'avortement ne s'appliquent pas.

A bord, les femmes désireuses d'interrompre leur grossesse se voient administrer une pilule abortive, elles restent ensuite sur le bateau quelques heures pour observation puis sont ramenées à terre.

Le voyage entrepris par l'association est le premier depuis que le Maroc avait empêché son bateau d'entrer dans l'un des ses ports en 2012, a souligné Leticia Zenevich.

"Le Guatemala a été choisi parce que les lois sont très restrictives en matière d'avortement", a déclaré Quetzali Cerezo, directrice de l'association Women in Equity au Guatemala, qui aide Women on Waves.

Au Guatemala, où les églises catholique et évangélique sont encore très influentes, les avortements ne sont autorisés que si la vie de la mère est en péril.

Selon Women in Equity, association fondée en 1999, il y a quelque 65.000 avortements illégaux par an au Guatemala.

(Sofia Menchu, Benoit Van Overstraeten pour le service français)