Opep : Un taux de conformité qui devrait encore s'améliorer

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Opep: un taux de conformite qui devrait encore s'ameliorer[reuters.com]
(Crédits : © Heinz-Peter Bader / Reuters)

par Rania El Gamal et Alex Lawler

LONDRES (Reuters) - L'Opep étonne le marché pétrolier en affichant un taux de conformité sans précédent vis-à-vis de son accord de réduction de la production et elle pourrait faire encore mieux dans la mesure où les deux pays les plus en retard, l'Irak et les Emirats arabes unis, promettent de se rattraper rapidement.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est engagée à réduire sa production de 1,2 million de barils par jour (bpj) à partir du 1er janvier 2017, la première réduction en huit ans, afin de faire remonter les cours et de dégager un marché engorgé.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime qu'en moyenne le taux de conformité a été de 90% en janvier. Il ressort à 88% suivant la moyenne calculée par Reuters à partir des enquêtes sur la production.

L'Arabie saoudite a réduit sa propre production au-delà de ce qu'il lui était prescrit, améliorant d'autant le taux de conformité, selon ses propres chiffres et ceux d'analystes indépendants.

L'Irak et les Emirats arabes unis (EAU) ne sont pas encore en phase avec l'objectif de réduction qui leur a été assigné, au vu de leurs propres chiffres et des estimations de la production de l'Opep données par des organismes gouvernementaux, des consultants et la presse spécialisée.

Les deux producteurs ont certes réduit assez sensiblement leurs extractions en janvier mais à partir d'une production qui dépassait les seuils fixés dans l'accord de réduction, ce qui signifie qu'ils ne sont pas du tout en conformité, au vu des données fournies à l'Opep par chaque pays.

Mais, selon des sources officielles et industrielles, les Emirats s'emploieront à améliorer leur taux de conformité sur les six mois d'exercice de l'accord de réduction de la production plutôt que s'attacher à atteindre l'objectif fixé mois par mois.

Les Emirats figurent habituellement parmi les pays membres les plus respectueux des décisions de l'Opep mais leur priorité ces dernières années est de développer leurs capacités de production et non de restreindre cette dernière.

L'Irak n'était pas très chaud à l'origine pour réduire sa production, arguant qu'il avait besoin de la rente pétrolière pour combattre l'Etat islamique.

Les autres pays membres exhortent Bagdad, en privé, à limiter encore plus la production, selon des sources, et il semble qu'au moins la situation n'empirera pas.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)